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author | David A. Madore <david@procyon.(none)> | 2011-02-09 17:05:47 +0100 |
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committer | David A. Madore <david@procyon.(none)> | 2011-02-09 17:05:47 +0100 |
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[calculs] Transformations de Tschirnhaus et isomorphismes de corps de rupture et de décomposition.
-rw-r--r-- | chapitres/calculs-galois.tex | 70 |
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diff --git a/chapitres/calculs-galois.tex b/chapitres/calculs-galois.tex index 4bcb419..75a4257 100644 --- a/chapitres/calculs-galois.tex +++ b/chapitres/calculs-galois.tex @@ -584,6 +584,76 @@ résultants et d'utiliser des techniques spécifiques à eux comme l'algorithme du sous-résultant. \end{remarques2} +\begin{proposition2}\label{transformation-de-tschirnhaus-et-isomorphisme-de-rupture} +Soient $P \in k[X]$ et $Q \in k[Y]$ deux polynômes unitaires +irréductibles et séparables, de même degré : on notera $k[X]/(P)$ et +$k[Y]/(Q)$ leurs corps de rupture et $x,y$ les classes des +indéterminées $X,Y$ dans ceux-ci respectivement. + +Alors la donnée d'une transformation de Tschirnhaus $U$ transformant +$P$ en $Q$ équivaut à la donnée d'un isomorphisme $k[Y]/(Q) \to +k[X]/(P)$ des corps de ruptures (en tant que $k$-algèbres), +l'isomorphisme étant donné à partir de la transformation $U$ par $A(y) +\mapsto A(U(x))$, et réciproquement $U$ étant déterminé (modulo $P$) à +partir de l'isomorphisme $k[Y]/(Q) \to k[X]/(P)$ comme l'image de la +classe $y$ de $Y$ par celui-ci. + +En particulier, donnée une transformation de Tschirnhaus $U \in k[X]$ +transformant $P$ en $Q$, il existe (modulo $Q$) un unique polynôme $V +\in k[Y]$ tel que le polynôme composé $V \circ U$ soit congru à $X$ +modulo $P$, et l'existence d'un tel polynôme $V$ pour un polynôme $U$ +donné implique que $U$ est bien une transformation de Tschirnhaus de +$P$ en $Q$. Le polynôme $V$ est alors une transformation de +Tschirnhaus de $Q$ en $P$, telle que l'isomorphisme $k[X]/(P) \to +k[Y]/(Q), \penalty-100\; B(x) \mapsto B(V(y))$ qu'il définit comme +expliqué ci-dessus soit réciproque de celui défini par $U$. Le +polynôme $U \circ V$ est congru à $Y$ modulo $Q$. +\end{proposition2} +\begin{proof} +À cause des propriétés catégoriques (universelles) des anneaux de +polynômes et anneaux quotients, la donnée d'un morphisme de +$k$-algèbres $k[Y]/(Q) \to k[X]/(P)$ est exactement équivalente à la +donnée de l'image $\theta$ de $y$ par celui-ci, qui doit être racine +de $Q$ dans $k[X]/(P)$, l'image d'un élément $A(y)$ quelconque de +$k[Y]/(Q)$ étant alors $A(\theta)$. Dire que le morphisme en question +est un isomorphisme (c'est-à-dire, qu'il est injectif ou, de façon +équivalente, surjectif) signifie que tout élément de $k[X]/(P)$ est +polynôme en $\theta$, c'est-à-dire que $\theta$ est primitif, donc +définisse une transformation de Tschirnhaus (sous la forme $\theta = +U(x)$). Ceci équivaut aussi au fait que $x$ puisse s'écrire sous la +forme $V(\theta)$, c'est-à-dire qu'on puisse trouver $V$ tel que +$V(U(x))=x$. Les différentes affirmations de la propositions sont +alors toutes claires. +\end{proof} + +La transformation de Tschirnhaus $V$ de $Q$ en $P$ définie par la +proposition précédente à partir d'une transformation de +Tschirnhaus $U$ de $P$ en $Q$ s'appelle la transformation de +Tschirnhaus \emph{réciproque} de $U$. + +\begin{proposition2}\label{transformation-de-tschirnhaus-preserve-galois} +Soit $Q$ un polynôme obtenu à partir d'un polynôme $P \in k[X]$ +unitaire irréductible et séparable par une transformation de +Tschirnhaus définie par un polynôme $U$. Alors le corps de +décomposition de $Q$ sur $k$ est isomorphe à celui de $P$, et le +groupe de Galois de $Q$ sur $k$ est isomorphe à celui de $P$. +\end{proposition2} +\begin{proof} +Soit $E$ un corps de décomposition de $P$, et soient +$\xi_1,\ldots,\xi_d$ les racines (deux à deux distinctes) de ce +dernier dans $E$ (qui l'engendrent). Alors chacun des éléments +$U(\xi_i)$ est racine de $Q$ (car $k(\xi_i)$ est un corps de rupture +de $P$, donc isomorphe à $k[X]/(P)$, ce qui permet d'affirmer que $Q$ +est bien le polynôme minimal de $U(\xi_i)$). En introduisant $V$ la +transformation de Tschirnhaus réciproque de $U$, on a $V(U(\xi_i)) = +\xi_i$ pour chaque $i$ puisque $V\circ U$ est congru à $X$ +modulo $P$ : ceci permet d'affirmer que les racines $U(\xi_i)$ de $Q$ +sont deux à deux distinctes, donc que $E$, qui les contient, scinde le +polynôme $Q$, et comme les $U(\xi_i)$ engendrent les $\xi_i$ (on vient +de le voir) donc tout $E$, le corps $E$ est aussi corps de +décomposition de $Q$. Ceci prouve tout ce qu'on voulait. +\end{proof} + \subsection{Utilisation de la notion de résolvante} La stratégie générale pour le calcul algorithmique en pratique du |