diff options
author | David A. Madore <david+git@madore.org> | 2012-03-29 15:46:03 +0200 |
---|---|---|
committer | David A. Madore <david+git@madore.org> | 2012-03-29 15:46:03 +0200 |
commit | ca23a926b153d1baf0e52361af638f75fb3bc872 (patch) | |
tree | 6d80299cd4eb663152fd5f792116f6c3080cc210 /chapitres | |
parent | 14e72328fa11fdc60bc1b444992cbf0156b47b57 (diff) | |
download | galois-ca23a926b153d1baf0e52361af638f75fb3bc872.tar.gz galois-ca23a926b153d1baf0e52361af638f75fb3bc872.tar.bz2 galois-ca23a926b153d1baf0e52361af638f75fb3bc872.zip |
[radicaux] Suite de la réécriture de la stratégie générale de calcul.
Diffstat (limited to 'chapitres')
-rw-r--r-- | chapitres/radicaux.tex | 113 |
1 files changed, 76 insertions, 37 deletions
diff --git a/chapitres/radicaux.tex b/chapitres/radicaux.tex index d136931..8b855aa 100644 --- a/chapitres/radicaux.tex +++ b/chapitres/radicaux.tex @@ -412,7 +412,7 @@ caractéristique $0$ pour simplifier) : cyclique d'ordre $m$ engendré par un élément $\sigma$ et que $k$ contient les racines $m$-ièmes de l'unité dont on note $\zeta$ une racine primitive, alors $\alpha_j := \sum_{i=0}^{m-1} \zeta^{ij} - \sigma^i(\gamma)$ vérifie $\sigma(\alpha_j) = \zeta^j \alpha_j$ donc + \sigma^i(\gamma)$ vérifie $\sigma(\alpha_j) = \zeta^{-j} \alpha_j$ donc $a_j := \alpha_j^m$ appartient à $k$. On peut calculer $a_j$ (pour $0\leq j \leq m-1$), puis exprimer $\alpha_j$ comme $\root m \of a_j$ (ou peut-être comme $\zeta^{t_j} \root m\of a_j$ avec un $t_j$ @@ -485,7 +485,8 @@ de l'unité pour fixer la détermination). En fait, si $n_1$ et $n_2$ sont premiers entre eux, le théorème chinois permet d'obtenir une expression plus agréable, puisqu'il garantit que toute racine primitive $n$-ième de l'unité est produit d'une racine primitive -$n_1$-ième et d'une racine primitive $n_2$-ième. +$n_1$-ième et d'une racine primitive $n_2$-ième (par exemple, +$e^{2i\pi/15} = e^{-2i\pi/3} \cdot e^{4i\pi/5}$). \subsubsection{} Supposons donc $n$ premier impair. On a alors $\varphi(n) = n-1$, et le groupe $(\ZZ/n\ZZ)^\times$ est cyclique : on @@ -497,41 +498,79 @@ exprimer, et $\zeta$ une racine primitive $(n-1)$-ième de l'unité, dont on suppose déjà connue une expression en radicaux. Selon la stratégie générale exposée -en \ref{remarque-algorithmique-expressions-radicaux}, on va définir -$\alpha_j := \sum_{i=0}^{n-2} \zeta^{ij} \omega^{g^i}$. - -Pour calculer l'expression en radicaux d'une racine $n$-ième de -l'unité $\omega$, on peut décrire l'algorithme précédent de la manière -suivante, en supposant déjà connue une racine $(n-1)$-ième de -l'unité $\zeta$ : poser $\alpha_j := \sum_{i=0}^{n-2} \zeta^{ij} -\omega^{g^i}$ (on a alors $\omega = \frac{1}{n-1} \sum_{j=0}^{n-2} -\alpha_j$) et calculer $a_j := (\alpha_j)^{n-1}$, qui s'exprime en -fonction de $\zeta$ uniquement. Pour justifier ce fait, on peut -invoquer le fait que $\QQ(\zeta,\omega)$ est galoisienne sur -$\QQ(\zeta)$ de groupe de Galois $(\ZZ/n\ZZ)^\times = \ZZ/(n-1)\ZZ$ -(\XXX --- référence ?), mais en fait on peut aussi simplement affirmer -qu'on fait les calculs dans $\QQ(\zeta)[X]/(\Phi_n)$ (pour lequel il -est évident que $\omega \mapsto \omega^g$ constitue un automorphisme -en notant $\omega$ la classe de $X$), ce qui est le cas en pratique. -En fait, on n'est pas obligé de monter jusqu'à $(\alpha_j)^{n-1}$ pour -chaque $j$ : si $d$ désigne le pgcd de $n-1$ et $j$, alors déjà -$(\alpha_j)^{(n-1)/d}$ s'exprime en fonction de $\zeta$, et même de -$\zeta^d$, uniquement. - -Dans le cadre qu'on vient de décrire, on s'intéresse souvent à -l'expression $\gamma := \frac{1}{2}(\omega + \omega^{-1})$ -(c'est-à-dire $\cos\frac{2\pi}{n}$ pour le bon choix de $\omega$, -cf. ci-dessous). Remarquons que $\omega^{-1} = \omega^{g^{(n-1)/2}}$, -de sorte que $\sum_{i=0}^{n-2} \zeta^{ij} \omega^{-g^i}$ vaut $(-1)^j -\alpha_j$ (toujours avec $\alpha_j = \sum_{i=0}^{n-2} \zeta^{ij} -\omega^{g^i}$ défini plus haut). La somme $\frac{1}{2} -\sum_{i=0}^{n-2} \zeta^{ij} (\omega^j + \omega^{-j})$ qui sert, dans -l'algorithme considéré ici, à calculer $\gamma$, vaut donc $\alpha_j$ -ou $0$ selon que $j$ est pair ou impair ; ou pour dire les choses -différemment, le calcul de $\gamma$ passe par le calcul des $\alpha_j$ -avec $j$ pair uniquement (c'est-à-dire qu'on peut se contenter des -racines $\frac{n-1}{2}$-ièmes de l'unité) : on a $\gamma = -\frac{1}{n-1} \sum_{j=0}^{(n-3)/2} \alpha_{2j}$. +en \ref{remarque-algorithmique-expressions-radicaux}, on va poser +$\alpha_j := \sum_{i=0}^{n-2} \zeta^{ij} \omega^{g^i}$ : on a alors +$\omega = \frac{1}{n-1} \sum_{j=0}^{n-2} \alpha_j$, et il s'agit de +voir que $\alpha_j$ est racine $m$-ième (pour un certain $m$, par +exemple $n-1$) d'un élément de $\QQ(\zeta)$ à calculer explicitement. + +Pour justifier ce fait, il est naturel d'invoquer le fait que +$\QQ(\zeta,\omega)$ est galoisienne sur $\QQ(\zeta)$ de groupe de +Galois $(\ZZ/n\ZZ)^\times = \ZZ/(n-1)\ZZ$ (\XXX --- référence ?), avec +pour générateur $\sigma \colon \omega\mapsto \omega^g$, de sorte que +$\sigma(\alpha_j) = \zeta^{-j} \alpha_j$, et $\sigma(a_j) = a_j$ si +$a_j = (\alpha_j)^{n-1}$. En vérité, on n'a pas vraiment besoin +d'utiliser ce résultat : en effet, on peut travailler dans l'anneau $R +:= \QQ(\zeta)[X]/(\Phi_n)$, où on note $\mathring\omega$ la classe +de $X$ : il est alors évident que $\sigma \colon \mathring\omega \to +\mathring\omega^g$ constitue un automorphisme de $R$ (vu que +$\Phi_n(\mathring\omega^g) = 0$), et une fois calculée une égalité +dans $R$ (entre une puissance $m$-ième de $\alpha_j$ et un élément +de $\QQ(\zeta)$), on peut l'appliquer à $\omega$ puisque +$\Phi_n(\omega) = 0$. Cette observation indique également la manière +dont on peut mener les calculs : travailler dans $\QQ(\zeta)[X]$ +modulo $\Phi_n$ (ou encore dans $\QQ[X]$ modulo $\Phi_{n(n-1)} = +\Phi_n \Phi_{n-1}$). + +En fait, il n'est pas nécessaire de monter jusqu'à la puissance +$(n-1)$-ième de $\alpha_j$ : si $d$ désigne le pgcd de $n-1$ et $j$, +alors déjà $(\alpha_j)^{(n-1)/d}$ est invariant par $\sigma$ dont +appartient à $\QQ(\zeta)$, et en fait, comme il s'agit d'une somme ne +faisant intervenir que $\zeta^d$ (et $\omega$) et que toutes les +remarques du paragraphe précédent s'appliquent aussi bien à +$\QQ(\zeta^d)$, on a même $(\alpha_j)^{(n-1)/d} \in \QQ(\zeta^d)$. + +(Par exemple, on a $\alpha_0 \in \QQ$, et de fait, $\alpha_0 = +\sum_{i=0}^{n-2} \omega^{g^i} = \sum_{t \in (\ZZ/n\ZZ)^\times} +\omega^t$ est la somme des racines primitives $n$-ièmes de l'unité, +donc l'opposé du coefficient sous-dominant de $\Phi_n = X^{n-1} + +X^{n-2} + \cdots + 1$, c'est-à-dire $-1$. Quant à $\alpha_{(n-1)/2} = +\sum_{t \in (\ZZ/n\ZZ)^\times} \Legendre{t}{n} \omega^t$, son carré et +rationnel, et on peut montrer, toujours sous l'hypothèse que $n$ soit +premier impair, que $\alpha_{(n-1)/2}$ vaut $\sqrt{n}$ ou $\sqrt{-n}$ +selon que $n\equiv 1\pmod{4}$ ou $n\equiv 3\pmod{4}$. \XXX) + +Pour une même valeur de $d := \pgcd(j,n-1)$, les différents $\alpha_j$ +sont reliés entre eux par l'action du groupe de Galois de +$\QQ(\zeta,\omega)$ au-dessus de $\QQ(\omega)$ cette fois, ce qui +signifie qu'une fois calculé l'un d'entre eux on peut en déduire tous +les autres (c'est sans doute plus utile au niveau du +$(\alpha_j)^{(n-1)/d}$, qui appartient à $\QQ(\zeta)$, qu'au niveau de +$\alpha_j$ puisque celui-ci fait intervenir une racine +$\frac{n-1}{d}$-ième dont la détermination risque de ne pas bien se +comporter par rapport au groupe de Galois qu'on vient d'évoquer). +Ceci n'est pas forcément d'une grande utilité dans les calculs (qu'il +est aussi simple de refaire $\varphi(\frac{n-1}{d})$ fois), mais cela +explique au moins la raison pour laquelle les expressions dans les +radicaux de chacune des sommes qu'on va calculer ci-dessous sont très +semblables les unes aux autres. + +\subsubsection{} Dans le cadre qu'on vient de décrire, on s'intéresse +souvent à l'expression $\gamma := \frac{1}{2}(\omega + \omega^{-1})$, +c'est-à-dire $\cos\frac{2\pi}{n}$ pour le choix usuel des +déterminations complexes. Remarquons que $\omega^{-1} = +\omega^{g^{(n-1)/2}}$, de sorte que $\sum_{i=0}^{n-2} \zeta^{ij} +\omega^{-g^i}$ vaut $(-1)^j \alpha_j$ (toujours avec $\alpha_j = +\sum_{i=0}^{n-2} \zeta^{ij} \omega^{g^i}$ défini plus haut). La somme +$\frac{1}{2} \sum_{i=0}^{n-2} \zeta^{ij} (\omega^j + \omega^{-j})$ qui +sert, dans l'algorithme considéré ici, à calculer $\gamma$, vaut donc +$\alpha_j$ ou $0$ selon que $j$ est pair ou impair ; ou pour dire les +choses différemment, le calcul de $\gamma$ passe par le calcul des +$\alpha_j$ avec $j$ pair uniquement (et notamment, qu'on peut se +contenter des racines $\frac{n-1}{2}$-ièmes de l'unité, et que les +racines qui interviendront seront au plus des racines +$\frac{n-1}{2}$-ièmes) : on a précisément $\gamma = \frac{1}{n-1} +\sum_{j=0}^{(n-3)/2} \alpha_{2j}$. Une fois calculé $\gamma = \frac{1}{2}(\omega + \omega^{-1})$ (en radicaux), on peut éventuellement en déduire une expression (toujours |