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diff --git a/notes-accq205.tex b/notes-accq205.tex index 0d7ce7c..cb1538f 100644 --- a/notes-accq205.tex +++ b/notes-accq205.tex @@ -874,7 +874,8 @@ $\mathbb{R}(x,y : x^2+y^2-1)$ des fractions de $\mathbb{R}[x,y]/(x^2+y^2-1)$ est une extension transcendante pure de $\mathbb{R}$, car il est en fait isomorphe à $\mathbb{R}(t)$ où $t = \frac{y}{x+1}$ (de réciproque $x = \frac{1-t^2}{1+t^2}$ et $y = -\frac{2t}{1+t^2}$) : on reviendra sur cet exemple. +\frac{2t}{1+t^2}$) : on reviendra sur cet exemple +en \ref{example-curve-circle}. Certains auteurs disent parfois par abus de langage (ces notes tâcheront de l'éviter) que $k \subseteq k(x_1,\ldots,x_n)$ est @@ -3019,10 +3020,11 @@ On sera éventuellement amené à restreindre la définition qui vient d'être donnée. \thingy La courbe la plus simple est donnée par le corps $k(t)$ des -fractions rationnelles en une indéterminée $t$ : on l'appelle -\textbf{droite projective} (ou simplement « droite ») sur $k$ et on -peut la noter $\mathbb{P}^1_k$ ou simplement $\mathbb{P}^1$ (ainsi, -$k(\mathbb{P}^1_k) := k(t)$). +fractions rationnelles en une indéterminée $t$ (l'extension +\emph{transcendante pure} de degré de transcendance $1$) : on +l'appelle \textbf{droite projective} (ou simplement « droite ») +sur $k$ et on peut la noter $\mathbb{P}^1_k$ ou simplement +$\mathbb{P}^1$ (ainsi, $k(\mathbb{P}^1_k) := k(t)$). Il faut imaginer les éléments de $k(t)$ comme des fonctions rationnelles sur la droite affine : on verra plus loin comment définir @@ -3043,7 +3045,9 @@ corps de rupture $k(x)[y]/(P)$ (cf. \ref{monogeneous-extensions-dichotomy-bis} et \ref{existence-uniqueness-rupture-field}) qu'on notera généralement $k(x,y : P=0)$ ; c'est aussi le corps des fractions de $k[x,y]/(P)$ -(puisque c'est un corps contenant $k[x,y]/(P)$ et engendré par lui). +(puisque c'est un corps contenant $k[x,y]/(P)$ et engendré par lui), +et du coup, c'est aussi $k(y)[x]/(P)$ dès lors que la variable $x$ +intervient effectivement. On souhaite dire qu'il s'agit du corps de fonctions $k(C)$ de la « courbe plane » $C := \{P=0\}$ : à ce stade-là, il s'agit d'une @@ -3156,9 +3160,9 @@ quelconque de caractéristique $\neq 2$), ou rationnellement paramétrée. Le cadre dans lequel nous considérons les courbes fait qu'on « ne voit pas » la différence entre les courbes rationnelles et la droite. (Un exemple encore plus simple d'une courbe rationnelle -est fourni par la parabole $\{x = y^2\}$, où ici $k(x)[y]/(y^2-x)$ est -simplement $k(y)$, dans lequel $k(x)$ est vu comme le -sous-corps $k(y^2)$.) +est fourni par la parabole $\{x = y^2\}$, rationnellement paramétrée +par $y$, c'est-à-dire qu'ici $k(x)[y]/(y^2-x)$ est simplement $k(y)$, +dans lequel $k(x)$ est vu comme le sous-corps $k(y^2)$.) De façon générale, le même raisonnement que pour le cercle va fonctionner pour une conique « non-dégénérée » sur un corps de @@ -3296,6 +3300,34 @@ géométriques, et on pourrait se convaincre que l'anneau $k[x,y]/(P)$ des fonctions régulières sur $\{P=0\}$ \emph{n'est pas} l'anneau $k[t]$ (bien qu'il ait $k(t)$ comme corps des fractions). +\thingy On a mentionné ci-dessus l'exemple de la parabole $\{x = +y^2\}$, courbe rationnelle dont le corps des fonctions +$k(x)[y]/(y^2-x)$ est simplement $k(y)$ à l'intérieur duquel $k(x)$ +est vu comme le sous-corps $k(y^2)$. Plus généralement, on a la +courbe $\{x = y^n\}$, courbe rationnelle dont le corps des fonctions +$k(x)[y]/(y^n-x)$ est simplement le corps des fractions rationnelles +(=transcendant pur) $k(y)$ à l'intérieur duquel $k(x)$ (lui aussi +transcendant pur) est vu comme le sous-corps $k(y^n)$. Si $n$ n'est +pas multiplie de la caractéristique et que $k$ a une racine primitive +$n$-ième de l'unité $\zeta$, alors $y \mapsto \zeta y$ définit un +automorphisme de $k(y)$ dont le corps fixe est exactement $k(y^n) = +k(x)$. D'après le théorème \ref{artin-theorem-on-automorphisms}, ceci +implique que l'extension $k(y^n) \subseteq k(y)$ est galoisienne de +groupe de Galois $\mathbb{Z}/n\mathbb{Z}$, ou, mieux $\{\zeta^i\}$, +qu'on peut vraiment voir comme des transformations sur la courbe +(envoyant le point géométrique de coordonnées $(x,y)$ sur $(x,\zeta^i +y)$). + +(Si $n$ est multiple de la caractéristique, l'extension $k(y^n) +\subseteq k(y)$ ne sera pas séparable, mais ça n'empêche pas $k(y)$ +d'être un corps de fonction d'une courbe tout à fait sympathique.) + +En caractéristique $p>0$, un autre exemple important est celui de la +courbe d'équation $x = y^p - y$ : de nouveau, $k(x)[y]/(x-y^p+y)$ est +simplement $k(y)$ (transcendant pur) à l'intérieur duquel $k(x)$ se +plonge par $x \mapsto y^p - y$ ; cette fois, c'est $y \mapsto y+1$ qui +définit un automorphisme de $k(y)$ fixant exactement $k(x)$. + \thingy Lorsque $P \in k[x,y]$ n'est pas irréductible, disons $P = P_1\,P_2$ avec $P_1,P_2$ non constants, alors $Z(P) = Z(P_1) \cup Z(P_2)$ : autrement dit, on a affaire non pas à une seule courbe mais |