%% This is a LaTeX document. Hey, Emacs, -*- latex -*- , get it? \documentclass[12pt,a4paper]{article} \usepackage[francais]{babel} \usepackage[utf8]{inputenc} \usepackage[T1]{fontenc} %\usepackage{ucs} \usepackage{times} % A tribute to the worthy AMS: \usepackage{amsmath} \usepackage{amsfonts} \usepackage{amssymb} \usepackage{amsthm} % \usepackage{mathrsfs} \usepackage{wasysym} \usepackage{url} % \usepackage{graphics} \usepackage[usenames,dvipsnames]{xcolor} \usepackage{tikz} \usetikzlibrary{matrix,calc} \usepackage{hyperref} % %\externaldocument{notes-accq205}[notes-accq205.pdf] % \theoremstyle{definition} \newtheorem{comcnt}{Tout} \newcommand\thingy{% \refstepcounter{comcnt}\smallskip\noindent\textbf{\thecomcnt.} } \newcommand\exercice{% \refstepcounter{comcnt}\bigskip\noindent\textbf{Exercice~\thecomcnt.}\par\nobreak} \renewcommand{\qedsymbol}{\smiley} % \newcommand{\id}{\operatorname{id}} \newcommand{\alg}{\operatorname{alg}} % \DeclareUnicodeCharacter{00A0}{~} % \DeclareMathSymbol{\tiret}{\mathord}{operators}{"7C} \DeclareMathSymbol{\traitdunion}{\mathord}{operators}{"2D} % \DeclareFontFamily{U}{manual}{} \DeclareFontShape{U}{manual}{m}{n}{ <-> manfnt }{} \newcommand{\manfntsymbol}[1]{% {\fontencoding{U}\fontfamily{manual}\selectfont\symbol{#1}}} \newcommand{\dbend}{\manfntsymbol{127}}% Z-shaped \newcommand{\danger}{\noindent\hangindent\parindent\hangafter=-2% \hbox to0pt{\hskip-\hangindent\dbend\hfill}} % \newcommand{\spaceout}{\hskip1emplus2emminus.5em} \newif\ifcorrige \corrigetrue \newenvironment{corrige}% {\ifcorrige\relax\else\setbox0=\vbox\bgroup\fi% \smallbreak\noindent{\underbar{\textit{Corrigé.}}\quad}} {{\hbox{}\nobreak\hfill\checkmark}% \ifcorrige\par\smallbreak\else\egroup\par\fi} % % % \begin{document} \ifcorrige \title{ACCQ205\\Contrôle de connaissances — Corrigé\\{\normalsize Courbes algébriques}} \else \title{ACCQ205\\Contrôle de connaissances\\{\normalsize Courbes algébriques}} \fi \author{} \date{14 avril 2021} \maketitle \pretolerance=8000 \tolerance=50000 \vskip1truein\relax \noindent\textbf{Consignes.} \textcolor{red}{À écrire} \medbreak L'usage de tous les documents (notes de cours manuscrites ou imprimées, feuilles d'exercices, livres) est autorisé. L'usage des appareils électroniques est interdit. \medbreak Durée : 2h \ifcorrige Ce corrigé comporte \textcolor{red}{nnn} pages (page de garde incluse). \else Cet énoncé comporte \textcolor{red}{nnn} pages (page de garde incluse). \fi \vfill {\noindent\tiny \immediate\write18{sh ./vc > vcline.tex} Git: \input{vcline.tex} \immediate\write18{echo ' (stale)' >> vcline.tex} \par} \pagebreak % % % Soit $k$ un corps de caractéristique $\neq 2$ (c'est-à-dire qu'on pourra librement diviser par $2$), dont on notera $k^{\alg}$ la clôture algébrique. \smallbreak \textbf{(1)} Montrer le fait suivant (théorème d'Euler sur les polynômes homogènes) : si $h$ est un polynôme homogène de degré $\ell$ en les variables $t_0,\ldots,t_n$ alors $t_j\,\sum_{j=0}^n \frac{\partial h}{\partial t_j} = \ell h$ (égalité dans $k[t_0,\ldots,t_n]$). Pour cela, on pourra justifier qu'il suffit de le prouver lorsque $h$ est un monôme. \smallbreak Dans la question qui suit, on s'intéresse à une équation de degré $2$ sur la droite : \textbf{(2)} (a) Pour $c_0,c_1\in k$, considérons le polynôme unitaire $q := t^2 + c_1 t + c_0$ (en une indéterminée $t$) : en posant $\Delta := c_1^2 - 4 c_0$, expliquer pourquoi, si $\Delta$ est nul, $q$ est le carré d'un polynôme unitaire de degré $1$ dans $k[t]$, tandis que si $\Delta$ est non nul, $q$ est produit dans $k^{\alg}[t]$ de deux polynômes unitaires de degré $1$ distincts, ces polynômes étant dans $k[t]$ si et seulement si $\Delta$ est un carré dans $k$. $\bullet$ (b) En déduire que, si $c_0,c_1,c_2$ sont trois éléments de $k$ non tous nuls, et si on on appelle $q := c_2 x^2 + c_1 x y + c_0 y^2$ (polynôme homogène de degré $2$ en les indéterminées $x,y$) et si on pose $\Delta := c_1^2 - 4 c_0 c_2$, alors, de façon analogue, si $\Delta$ est nul, $q$ est le carré d'un polynôme homogène de degré $1$ dans $k[x,y]$, tandis que si $\Delta$ est non nul, $q$ est produit dans $k^{\alg}[x,y]$ de deux polynômes homogènes de degré $1$ non proportionnels, ces polynômes étant dans $k[x,y]$ si et seulement si $\Delta$ est un carré dans $k$. $\bullet$ (c) Reformuler ce résultat concernant le fermé de Zariski $\{c_2 x^2 + c_1 x y + c_0 y^2 = 0\}$ de la droite projective $\mathbb{P}^1$ (de coordonnées homogènes notées $(x:y)$) sur $k$ : pour $\Delta\neq 0$, ce fermé a exactement deux points géométriques (c'est-à-dire à coefficients dans $k^{\alg}$) distincts, qui sont rationnels (c'est-à-dire à coefficients dans $k$) si et seulement si $\Delta$ est un carré dans $k$ ; tandis que pour $\Delta=0$, il a exactement un point géométrique, et celui-ci est rationnel. \smallbreak \textbf{(3)} Si $u,v,w$ sont trois éléments de $k$ non tous nuls, de sorte que $\{ux+vy+wz = 0\}$ définit une droite $D$ dans le plan projectif $\mathbb{P}^2$ sur $k$ de coordonnées homogènes $(x:y:z)$, expliquer pourquoi si $w\neq 0$ alors $(x:y:z) \mapsto (x:y)$ définit un isomorphisme $D \to \mathbb{P}^1$ (c'est-à-dire un morphisme de variétés algébriques dont la réciproque est encore un morphisme de variétés algébriques). Donner de même des isomorphismes $D \to \mathbb{P}^1$ dans les autres cas possibles. \medbreak On va maintenant s'intéresser à une équation de degré $2$ dans le plan. Plus précisément, on appelle \emph{conique} plane sur $k$ une variété algébrique projective (i.e., un fermé de Zariski) $C_q$ dans $\mathbb{P}^2$ définie par une équation $q = 0$ où $q \in k[x,y,z]$ est un polynôme homogène de degré $2$ (on dit aussi « forme quadratique ») non nul\footnote{\label{nonsquare-footnote}On pourra aussi librement faire l'hypothèse que $q$ n'est pas le carré d'un polynôme $l$ de degré $1$ (= forme linéaire) ; en effet, s'il l'est, la conique $\{q=0\}$ est simplement réduite à la droite $\{l=0\}$ mais l'idéal $(q)$ n'est pas radical (il faut imaginer la conique comme la droite « doublée ») : on ignorera donc ce cas.} en trois variables $x,y,z$ qu'on identifie aux coordonnées homogènes sur $\mathbb{P}^2$. À titre d'exemple, $\{x^2 + y^2 - z^2 = 0\}$ est une telle conique. En général, une conique s'écrit $\{q = 0\}$ où $q = a_x\, x^2 + a_y\, y^2 + a_z\, z^2 + b_x\, yz + b_y\, xz + b_z\, xy$ avec $a_x,a_y,a_z,b_x,b_y,b_z$ six coefficients dans $k$. \smallbreak \textbf{(4)} On rappelle qu'un point $(x_0:y_0:z_0)$ de $C_q$ est dit \emph{singulier} lorsque $\frac{\partial q}{\partial x}$, $\frac{\partial q}{\partial y}$ et $\frac{\partial q}{\partial z}$ s'annulent simultanément en $(x_0:y_0:z_0)$. Expliquer pourquoi un point vérifiant ces conditions est automatiquement sur $C_q$ (i.e., pourquoi l'annulation de $\frac{\partial q}{\partial x}$, $\frac{\partial q}{\partial y}$ et $\frac{\partial q}{\partial z}$ en $(x_0:y_0:z_0)$ quelconque de $\mathbb{P}^2$ implique celle de $q$). Donner une condition sur les coefficients de leurs équations pour que trois droites dans $\mathbb{P}^2$ soient concourantes. En déduire que la conique $C_q$ a un point singulier si et seulement si ses coefficients vérifient \[ 4 a_x a_y a_z - a_x b_x^2 - a_y b_y^2 - a_z b_z^2 + b_x b_y b_z = 0 \] et qu'il revient au même de dire qu'elle a un point singulier rationnel (c'est-à-dire à coordonnées dans $k$) ou géométrique (c'est-à-dire à coordonnées dans $k^{\alg}$). \smallbreak \textbf{(5)} Dans cette question, on souhaite mieux comprendre la structure d'une conique ayant un point singulier $(x_0:y_0:z_0)$. Expliquer pourquoi on peut supposer que ce point singulier est le point $(0:0:1)$. Montrer que la conique est alors $\{a_x\, x^2 + b_z\, xy + a_y\, y^2 = 0\}$. En utilisant le résultat de la question (2) et en notant $\Delta := b_z^2 - 4 a_x a_y$, qu'on supposera $\neq 0$ (cf. note \ref{nonsquare-footnote}), montrer que la conique $C_q$ est la réunion de deux droites géométriques (c'est-à-dire dont les équations sont à coefficients dans $k^{\alg}$), s'intersectant au point singulier, et que si $\Delta$ est un carré dans $k$, ces droites sont, en fait, rationnelles (c'est-à-dire que leurs équations sont à coefficients dans $k$). $\bullet$ Donner un exemple aussi simple que possible, sur $\mathbb{R}$, de conique réelle ayant un point singulier (disons $(0:0:1)$), d'une part dans la situation où les deux droites dont elle est réunion sont réelles, et d'autre part dans la situation où elles sont complexes. \smallbreak On supposera maintenant la conique $C_q$ \emph{lisse}, c'est-à-dire vérifiant $4 a_x a_y a_z - a_x b_x^2 - a_y b_y^2 - a_z b_z^2 + b_x b_y b_z \neq 0$ (cf. question (4)). On appellera \emph{droite polaire}, relativement à $C_q$ (ou à $q$) d'un point $P_0 := (x_0:y_0:z_0)$ de $\mathbb{P}^2$ (non nécessairement situé sur $C_q$) la droite $\{ux+vy+wz = 0\}$ dont les coefficients $u,v,w$ sont donnés par $\frac{\partial q}{\partial x}$, $\frac{\partial q}{\partial y}$ et $\frac{\partial q}{\partial z}$ respectivement, évalués en $x_0,y_0,z_0$. \textbf{(6)} Pourquoi cette définition a-t-elle un sens ? (Autrement dit, pourquoi $u,v,w$ ne s'annulent-ils pas simultanément ? Et pourquoi la droite ne dépend-elle pas du choix des coordonnées homogènes $(x_0,y_0,z_0)$ de $P_0$ ?) Montrer que $P_0 := (x_0:y_0:z_0)$ est sur $C_q$ si et seulement si il est situé sur sa propre droite polaire. Montrer que, lorsque c'est le cas, la droite polaire $D_0$ en question rencontre $C_q$ en l'unique point (géométrique) $P_0$ ; on dit que c'est la \emph{tangente} à $C_q$ en $P_0$. \textbf{(7)} Si $P_0$ et $P_1$ sont deux points de $\mathbb{P}^2$, montrer que $P_1$ est sur la droite polaire de $P_0$ si et seulement si $P_0$ est sur la droite polaire de $P_1$ (on pourra exprimer ce fait de comme une équation symétrique entre les coordonnées homogènes $(x_0,y_0,z_0)$ de $P_0$ et celles $(x_1,y_1,z_1)$ de $P_1$). % % % \end{document}