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author | David A. Madore <david+git@madore.org> | 2017-02-01 15:12:21 +0100 |
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committer | David A. Madore <david+git@madore.org> | 2017-02-05 12:40:09 +0100 |
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Rework and write solution to third exercise.
-rw-r--r-- | controle-20170207.tex | 117 |
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diff --git a/controle-20170207.tex b/controle-20170207.tex index 7a941e5..f9a138f 100644 --- a/controle-20170207.tex +++ b/controle-20170207.tex @@ -550,23 +550,124 @@ langage des mots qui dérivent de $T$ (c'est-à-dire, si on préfère le langage engendré par la grammaire identique à $G$ mais ayant $T$ pour axiome). -(1) Comment décrire $L(G)$ simplement en fonction de $L(G,T)$ ? Y +(1) Expliquer brièvement pourquoi $L(G)$ est l'ensemble des mots de la +forme $u_1\cdots u_k$ avec $u_i \in L(G,T)$, et pourquoi $L(G,T)$ est +l'ensemble des mots la forme $awbw'c$ avec $w,w'\in L(G)$. (En +particulier, $L(G,T)$ est l'ensemble des mots de la forme $a u_1 +\cdots u_k b u'_1\cdots u'_{\ell} c$ avec +$u_1,\ldots,u_k,u'_1,\ldots,u'_{\ell} \in L(G,T)$.) + +(2) Comment décrire $L(G)$ simplement en fonction de $L(G,T)$ ? Y a-t-il inclusion de l'un dans l'autre ? -(2) Montrer que tout mot $w$ de $L(G)$ a le même nombre de $a$, de $b$ +(3) Montrer que tout mot $w$ de $L(G)$ a le même nombre de $a$, de $b$ et de $c$, c'est-à-dire $|w|_a = |w|_b = |w|_c$ où $|w|_x$ désigne le nombre total d'occurrences de la lettre $x$ dans le mot $w$. -(3) Montrer que si $u'$ est un mot de $L(G,T)$ et $u$ un préfixe -strict de $u'$ (c'est-à-dire, un préfixe différent de $u'$ lui-même), -alors $|u|_c < |u|_a$ ; en déduire qu'il n'appartient pas à $L(G,T)$. -En d'éduire que si $u \in L(G,T)$ et $z \in \Sigma^+$ (c'est-à-dire +(4) Montrer par récurrence sur $|u|$ que si $v$ est un préfixe strict +d'un mot $u\in L(G,T)$, alors $|v|_c < |v|_a$. (« Préfixe strict » +signifie que $v$ est un préfixe de $u$ et $v\neq u$. On pourra écrire +$u$ sous la forme $a u_1 \cdots u_k b u'_1\cdots u'_{\ell} c$ donnée +en (1).) + +(5) En déduire que si $u \in L(G,T)$ et $z \in \Sigma^+$ (c'est-à-dire $z\in\Sigma^*$ et $z\neq\varepsilon$) alors $uz \not\in L(G,T)$. +Montrer aussi que $bz \not\in L(G,T)$. -(4) En déduire que si un mot $w$ s'écrit $w = u_1\cdots u_k$ avec +(6) En déduire que si un mot $w$ s'écrit $w = u_1\cdots u_k$ avec $u_1,\ldots,u_k \in L(G,T)$ alors cette factorisation est unique. +(Comment peut-on définir $u_1$ en fonction de $w$ ?) Montrer de même +la conclusion analogue pour $u_1\cdots u_k b u'_1\cdots u'_\ell$. + +(7) En déduire que la grammaire $G$ est inambiguë. + +\begin{corrige} +(1) En bref : il s'agit simplement d'une reformulation des règles de + la grammaire. En plus détaillé : si on considère un arbre d'analyse + d'un mot $w$ de $L(G)$, soit il est la dérivation triviale du mot + vide, soit sa racine a deux fils étiquetés $T$ et $S$, l'un dont + descend un arbre d'analyse d'un mot $u_1$ de $L(G,T)$ et l'autre + dont descend arbre d'analyse d'un autre mot $w'$ de $L(G)$, avec $w + = u_1 w'$ : en répétant cette remarque jusqu'à tomber sur le mot + vide, on voit que $w = u_1 u_2 \cdots u_k$ pour des mots $u_i \in + L(G,T)$ ; et réciproquement, tout mot de cette forme a un arbre + d'analyse dans $G$ obtenu en mettant ensemble les arbres d'analyse + des $u_i$ (en les associant deux par deux par la droite). Le cas + d'un mot $u$ de $L(G,T)$ est plus simple : son arbre d'analyse donne + directement une écriture sous la forme $awbw'c$ avec $w,w'$ les mots + analysés par les arbres qui descendent des deux fils étiquetés $S$ + de la racine. + +\smallbreak + +(2) La description faite en (1) signifie notamment que $L(G) = +L(G,T)^*$ où « $*$ » est l'étoile de Kleene. (Si on veut, la règle $S +\rightarrow TS \,|\, \varepsilon$ peut s'interpréter comme $S +\rightarrow T{*}$.) En particulier, on a $L(G,T) \subseteq L(G)$. + +\smallbreak + +(3) La propriété $|\gamma|_a = |\gamma|_b = |\gamma|_c$ est vérifiée +pour $S$ et elle est préservée par toute dérivation immédiate pour $G$ +puisqu'elle est préservée en remplaçant $S$ par $TS$ ou par le mot +vide et en remplaçant $T$ par $aSbSc$. Elle est donc vérifiée pour +tout mot de $L(G)$ (et en particulier, pour tout mot de $L(G,T)$). + +\smallbreak -(5) En déduire que la grammaire $G$ est inambiguë. +(4) On procède par récurrence sur $|u|$, ce qui permet de supposer la +propriété déjà connue pour tout préfixe $v$ d'un mot de longueur +strictement plus courte que $u$. Si $v$ est un préfixe d'un mot $u +\in L(G,T)$, qu'on peut écrire sous la forme $u = a u_1 \cdots u_k b +u'_1\cdots u'_{\ell} c$, on a soit $v = a u_1 \cdots u_{i-1} y$ où $y$ +est un préfixe de $u_i$, soit $v = a u_1\cdots u_k b u'_1\cdots +u'_{i-1} y$ où $y$ est un préfixe de $u'_i$. Dans tous les cas, tous +les facteurs $t$ qui interviennent dans cette écriture vérifient +$|t|_c \leq |t|_a$ : c'est trivial pour $a$ et $b$, c'est le cas pour +chaque $u_j$ par la question (3), et pour $y$ cela découle soit de +l'hypothèse de récurrence (lorsque $y$ est un préfixe strict de $u_i$ +resp. $u'_i$) soit par de question (3) (lorsque $y$ est en fait égal à +$u_i$ resp. $u'_i$). Comme par ailleurs $|a|_c = 0 < 1 = |a|_a$, une +égalité est stricte et on en déduit $|v|_c < |v|_a$, ce qui conclut la +récurrence. + +En particulier, on observe pour la question suivante que $v\not\in +L(G,T)$ pour tout préfixe strict $v$ d'un mot de $L(G,T)$ (car on +vient de montrer $|v|_c < |v|_a$, alors qu'un mot de $L(G,T)$ vérifie +$|u|_c = |u|_a$ d'après (3)). + +\smallbreak + +(5) Comme $u$ est un préfixe strict de $uz$, si on avait $uz \in +L(G,T)$ alors la question (4) implique $u\not\in L(G,T)$, une +contradiction : c'est donc que $uz \not\in L(G,T)$. + +Le fait que $bz \not\in L(G,T)$ est trivial car tout mot de $L(G,T)$ +commence par $a$ d'après la question (1). + +\smallbreak + +(6) On peut définir $u_1$ comme l'unique préfixe de $w$ qui appartient +à $L(G,T)$ (tout préfixe strictement plus court ou strictement plus +long n'appartient pas à $L(G,T)$ d'après les questions (4) et (5)). +Une fois que $u_1$ est défini par $w$, en appliquant le même +raisonnement à $u_2\cdots u_k$ et ainsi de suite, on voit que $u_2$ et +les autres sont uniquement définis. + +Le même raisonnement vaut pour $u_1\cdots u_k b u'_1\cdots u'_\ell$ : +on a une factorisation en mots de $L(G,T)\cup\{b\}$ et on a vu qu'en +retirant ou en ajoutant des lettres à la fin d'un mot de ce langage on +obtient un mot qui n'est pas dans $L(G,T)\cup\{b\}$. + +\smallbreak + +(7) En reprenant l'analyse du (1), il s'agit de montrer que la +factorisation $u_1\cdots u_k$ d'un mot de $L(G)$ est unique et que la +factorisation $a u_1\cdots u_k b u'_1\cdots u'_\ell c$ d'un mot +de $L(G,T)$ l'est aussi. La première partie est exactement une +conclusion du (6), et la seconde l'est aussi dès lors qu'on retire le +$a$ initial et le $c$ final. +\end{corrige} |