%% This is a LaTeX document. Hey, Emacs, -*- latex -*- , get it? \documentclass[12pt,a4paper]{article} \usepackage[a4paper,margin=2.5cm]{geometry} \usepackage[francais]{babel} \usepackage[utf8]{inputenc} \usepackage[T1]{fontenc} %\usepackage{ucs} \usepackage{times} % A tribute to the worthy AMS: \usepackage{amsmath} \usepackage{amsfonts} \usepackage{amssymb} \usepackage{amsthm} % \usepackage{mathrsfs} \usepackage{wasysym} \usepackage{url} % \usepackage{graphics} \usepackage[usenames,dvipsnames]{xcolor} \usepackage{tikz} \usetikzlibrary{arrows,automata,positioning} \usepackage{hyperref} % \theoremstyle{definition} \newtheorem{comcnt}{Tout} \newcommand\thingy{% \refstepcounter{comcnt}\smallskip\noindent\textbf{\thecomcnt.} } \newcommand\exercice{% \refstepcounter{comcnt}\bigskip\noindent\textbf{Exercice~\thecomcnt.}\par\nobreak} \renewcommand{\qedsymbol}{\smiley} % \DeclareUnicodeCharacter{00A0}{~} \DeclareUnicodeCharacter{03B5}{$\varepsilon$} % \DeclareMathSymbol{\tiret}{\mathord}{operators}{"7C} \DeclareMathSymbol{\traitdunion}{\mathord}{operators}{"2D} % % \DeclareFontFamily{U}{manual}{} \DeclareFontShape{U}{manual}{m}{n}{ <-> manfnt }{} \newcommand{\manfntsymbol}[1]{% {\fontencoding{U}\fontfamily{manual}\selectfont\symbol{#1}}} \newcommand{\dbend}{\manfntsymbol{127}}% Z-shaped \newcommand{\danger}{\noindent\hangindent\parindent\hangafter=-2% \hbox to0pt{\hskip-\hangindent\dbend\hfill}} % \newcommand{\spaceout}{\hskip1emplus2emminus.5em} \newif\ifcorrige \corrigetrue \newenvironment{corrige}% {\ifcorrige\relax\else\setbox0=\vbox\bgroup\fi% \smallbreak\noindent{\underbar{\textit{Corrigé.}}\quad}} {{\hbox{}\nobreak\hfill\checkmark}% \ifcorrige\par\smallbreak\else\egroup\par\fi} \newenvironment{commentaire}% {\ifcorrige\relax\else\setbox0=\vbox\bgroup\fi% \smallbreak\noindent{\underbar{\textit{Commentaires.}}\quad}} {{\hbox{}\nobreak\hfill\maltese}% \ifcorrige\par\smallbreak\else\egroup\par\fi} % % % NOTE: compile dot files with % dot2tex --figonly -f tikz --tikzedgelabels --graphstyle=automaton file.dot > file.tex \tikzstyle{automaton}=[>=stealth',initial text={},thick,every loop/.style={min distance=7mm,looseness=5}] \tikzstyle{state}=[] \tikzstyle{final}=[accepting by arrow] % % % \begin{document} \ifcorrige \title{INF105\\Contrôle de connaissances (rattrapage) — Corrigé\\{\normalsize Théorie des langages}} \else \title{INF105\\Contrôle de connaissances (rattrapage)\\{\normalsize Théorie des langages}} \fi \author{} \date{21 juin 2023} \maketitle \pretolerance=8000 \tolerance=50000 \vskip1truein\relax \noindent\textbf{Consignes.} Les exercices sont totalement indépendants. Ils pourront être traités dans un ordre quelconque, mais on demande de faire apparaître de façon très visible dans les copies où commence chaque exercice. \medbreak Documents autorisés : uniquement une feuille A4 recto-verso (manuscrite ou typographiée). L'usage des appareils électroniques est interdit. \medbreak Durée : 1h30 \ifcorrige Ce corrigé comporte 6 pages (page de garde incluse). \else Cet énoncé comporte 3 pages (page de garde incluse). \fi \vfill {\tiny\noindent \immediate\write18{sh ./vc > vcline.tex} Git: \input{vcline.tex} \immediate\write18{echo ' (stale)' >> vcline.tex} \par} \pagebreak % % % \exercice % NOTE: Initially copied from controle-20180322.tex Dans cet exercice, on pose $\Sigma = \{a,b,c\}$. On appelle $L$ le langage des mots sur $\Sigma$ qui ont $abc$ comme sous-mot, c'est-à-dire, qui contiennent un $a$, un $b$ et un $c$ dans cet ordre mais non nécessairement consécutivement (à titre d'exemple, $abac \in L$). \textbf{(1)} Proposer un automate non-déterministe (NFA), sans transition spontanée, $\mathscr{A}_1$ qui reconnaît le langage $L$. On justifiera rapidement pourquoi l'automate proposé convient. \begin{corrige} On peut proposer l'automate $\mathscr{A}_1$ suivant : \begin{center} \begin{tikzpicture}[>=latex,line join=bevel,automaton] \node (q0) at (0bp,0bp) [draw,circle,state,initial] {$0$}; \node (q1) at (70bp,0bp) [draw,circle,state] {$1$}; \node (q2) at (140bp,0bp) [draw,circle,state] {$2$}; \node (q3) at (210bp,0bp) [draw,circle,state,final] {$3$}; \draw [->] (q0) to[loop below] node[auto] {$a,b,c$} (q0); \draw [->] (q0) -- node[auto] {$a$} (q1); \draw [->] (q1) to[loop below] node[auto] {$a,b,c$} (q1); \draw [->] (q1) -- node[auto] {$b$} (q2); \draw [->] (q2) to[loop below] node[auto] {$a,b,c$} (q2); \draw [->] (q2) -- node[auto] {$c$} (q3); \draw [->] (q3) to[loop below] node[auto] {$a,b,c$} (q3); \end{tikzpicture} \end{center} Pour se convaincre qu'il convient, on remarque qu'un chemin de l'unique état initial ($0$) à l'unique état final ($3$) dans cet automate est formé par trois transitions $0\to 1$, $1\to 2$ et $2\to 3$, étiquetées par les lettres $a$, $b$ et $c$ respectivement, intercalées d'un nombre quelconque de transitions d'un état vers lui-même, étiquetées par une lettre quelconque : la lecture de ses étiquettes donne bien un mot ayant $abc$ comme sous-mot ; et réciproquement, tout tel mot étiquette un chemin de $0$ à $3$ (une fois choisies les lettres $a,b,c$ dans l'ordre qui correspondront aux transitions changeant d'état). \emph{Remarque :} il est correct de donner directement l'automate déterministe $\mathscr{A}_2$ représenté ci-dessous (puisque tout DFA est, en particulier, un NFA), à condition de justifier proprement qu'il convient. \end{corrige} \textbf{(2)} Déterminiser (si nécessaire) l'automate $\mathscr{A}_1$ trouvé en (1) ; on appellera $\mathscr{A}_2$ l'automate résultant. \begin{corrige} En notant $0':=\{0\}$, $1' := \{0,1\}$, $2' := \{0,1,2\}$ et $3' := \{0,1,2,3\}$ les états de l'automate déterministe $\mathscr{A}_2$ qui correspondent aux ensembles d'états de l'automate $\mathscr{A}_1$ qu'on vient d'indiquer, la déterminisation conduit à l'automate $\mathscr{A}_2$ suivant : \begin{center} \begin{tikzpicture}[>=latex,line join=bevel,automaton] \node (q0) at (0bp,0bp) [draw,circle,state,initial] {$0'$}; \node (q1) at (70bp,0bp) [draw,circle,state] {$1'$}; \node (q2) at (140bp,0bp) [draw,circle,state] {$2'$}; \node (q3) at (210bp,0bp) [draw,circle,state,final] {$3'$}; \draw [->] (q0) to[loop below] node[auto] {$b,c$} (q0); \draw [->] (q0) -- node[auto] {$a$} (q1); \draw [->] (q1) to[loop below] node[auto] {$a,c$} (q1); \draw [->] (q1) -- node[auto] {$b$} (q2); \draw [->] (q2) to[loop below] node[auto] {$a,b$} (q2); \draw [->] (q2) -- node[auto] {$c$} (q3); \draw [->] (q3) to[loop below] node[auto] {$a,b,c$} (q3); \end{tikzpicture} \end{center} \vskip-\baselineskip\vskip-1ex\strut \end{corrige} \textbf{(3)} Minimiser (si nécessaire) l'automate $\mathscr{A}_2$ obtenu en (2) ; on appellera $\mathscr{A}_3$ l'automate minimal (=canonique) résultant. \begin{corrige} On part bien d'un automate $\mathscr{A}_2$ déterministe complet sans état inaccessible. La première étape de l'algorithme de minimisation sépare deux classes d'états : $0',1',2'$ (non finaux) d'une part et $3'$ (final) de l'autre. Ensuite on sépare $0',1'$ d'une part et $2'$ de l'autre (car les premiers ne conduisent qu'à des états non finaux, tandis que $2'$ conduit à un état final par la transition étiquetée $c$). L'étape suivante sépare $0'$ et $1'$ (car le premier ne conduit qu'à un état de la classe $\{0',1'\}$ de l'étape précédente, tandis que $1'$ conduit à un état de la classe $\{2'\}$ par la transition étiquetée $b$). On a donc séparé tous les états, ce qui montre que $\mathscr{A}_3 = \mathscr{A}_2$ est minimal. \emph{Remarque :} on pouvait aussi invoquer l'argument suivant : puisque le mot $abc$ doit être accepté et qu'aucun de ses sous-mots stricts ne l'est (ce qui exclut qu'il y ait une boucle dans le chemin d'acceptation), il faut au moins $|abc|+1 = 4$ états dans n'importe quel automate reconnaissant $L$. Comme $\mathscr{A}_2$ a effectivement $4$ états, il est forcément minimal. \end{corrige} \textbf{(4)} Construire un automate $\mathscr{A}_4$ reconnaissant le langage $M := \Sigma^*\setminus L$ complémentaire de $L$. \begin{corrige} On obtient $\mathscr{A}_4$ en échangeant états finaux et non finaux dans $\mathscr{A}_3 = \mathscr{A}_2$, c'est-à-dire l'automate $\mathscr{A}_4$ suivant : \begin{center} \begin{tikzpicture}[>=latex,line join=bevel,automaton] \node (q0) at (0bp,0bp) [draw,circle,state,initial,final,accepting above] {$0'$}; \node (q1) at (70bp,0bp) [draw,circle,state,final,accepting above] {$1'$}; \node (q2) at (140bp,0bp) [draw,circle,state,final,accepting above] {$2'$}; \node (q3) at (210bp,0bp) [draw,circle,state] {$3'$}; \draw [->] (q0) to[loop below] node[auto] {$b,c$} (q0); \draw [->] (q0) -- node[auto] {$a$} (q1); \draw [->] (q1) to[loop below] node[auto] {$a,c$} (q1); \draw [->] (q1) -- node[auto] {$b$} (q2); \draw [->] (q2) to[loop below] node[auto] {$a,b$} (q2); \draw [->] (q2) -- node[auto] {$c$} (q3); \draw [->] (q3) to[loop below] node[auto] {$a,b,c$} (q3); \end{tikzpicture} \end{center} \vskip-\baselineskip\vskip-1ex\strut \end{corrige} \textbf{(5)} En appliquant à $\mathscr{A}_4$ la méthode d'élimination des états, déterminer une expression rationnelle dénotant le langage $M$. (Si on souhaite obtenir une expression plus compacte, il est recommandé de commencer l'élimination des états par ceux qui sont le plus loin de l'état initial.) \begin{corrige} On va manipuler des automates finis à transitions étiquetées par des expressions rationnelles (ou « RNFA »). Dans un premier temps, on donne à l'automate un unique état final $F$ en faisant pointer vers lui une transition spontanée (i.e., étiquetée par $\underline{\varepsilon}$) depuis tout état qui était final, et un unique état initial $I$ depuis lequel on fait partir une transition spontanée vers $0'$. L'état $3'$ peut être éliminé d'emblée puisqu'il est inutile (il n'est pas co-accessible : c'est un puits !). Par ailleurs, deux transitions entre les mêmes états sont remplacées par une seule étiquetée par la disjonction des étiquettes (par exemple, les deux transitions $0'\to 0'$ étiquetées $b$ et $c$ sont remplacées par une seule étiquetée $b|c$). On a donc affaire à l'automate suivant : \begin{center} \begin{tikzpicture}[>=latex,line join=bevel,automaton] \node (qI) at (-70bp,0bp) [draw,circle,state,initial] {$I$}; \node (q0) at (0bp,0bp) [draw,circle,state] {$0'$}; \node (q1) at (70bp,0bp) [draw,circle,state] {$1'$}; \node (q2) at (140bp,0bp) [draw,circle,state] {$2'$}; \node (qF) at (210bp,0bp) [draw,circle,state,final] {$F$}; \draw [->] (qI) -- node[auto] {$\underline{\varepsilon}$} (q0); \draw [->] (q0) to[loop below] node[auto] {$b|c$} (q0); \draw [->] (q0) -- node[auto] {$a$} (q1); \draw [->] (q1) to[loop below] node[auto] {$a|c$} (q1); \draw [->] (q1) -- node[auto] {$b$} (q2); \draw [->] (q2) to[loop below] node[auto] {$a|b$} (q2); \draw [->] (q2) -- node[auto] {$\underline{\varepsilon}$} (qF); \draw [->] (q1) to[out=45,in=135] node[auto] {$\underline{\varepsilon}$} (qF); \draw [->] (q0) to[out=90,in=180] (70bp,60bp) to node[auto] {$\underline{\varepsilon}$} (140bp,60bp) to[out=0,in=90] (qF); \end{tikzpicture} \end{center} On élimine maintenant l'état $2'$ : \begin{center} \begin{tikzpicture}[>=latex,line join=bevel,automaton] \node (qI) at (-70bp,0bp) [draw,circle,state,initial] {$I$}; \node (q0) at (0bp,0bp) [draw,circle,state] {$0'$}; \node (q1) at (70bp,0bp) [draw,circle,state] {$1'$}; \node (qF) at (210bp,0bp) [draw,circle,state,final] {$F$}; \draw [->] (qI) -- node[auto] {$\underline{\varepsilon}$} (q0); \draw [->] (q0) to[loop below] node[auto] {$b|c$} (q0); \draw [->] (q0) -- node[auto] {$a$} (q1); \draw [->] (q1) to[loop below] node[auto] {$a|c$} (q1); \draw [->] (q1) -- node[auto] {$\underline{\varepsilon}|b(a|b){*}$} (qF); \draw [->] (q0) to[out=90,in=180] (70bp,40bp) to node[auto] {$\underline{\varepsilon}$} (140bp,40bp) to[out=0,in=90] (qF); \end{tikzpicture} \end{center} (on a fait usage du fait évident que l'expression rationnelle $r\underline{\varepsilon}$ est équivalente à $r$). On élimine ensuite l'état $1'$ : \begin{center} \begin{tikzpicture}[>=latex,line join=bevel,automaton] \node (qI) at (-70bp,0bp) [draw,circle,state,initial] {$I$}; \node (q0) at (0bp,0bp) [draw,circle,state] {$0'$}; \node (qF) at (210bp,0bp) [draw,circle,state,final] {$F$}; \draw [->] (qI) -- node[auto] {$\underline{\varepsilon}$} (q0); \draw [->] (q0) to[loop below] node[auto] {$b|c$} (q0); \draw [->] (q0) -- node[auto] {$\underline{\varepsilon}|a(a|c){*}(\underline{\varepsilon}|b(a|b){*})$} (qF); \end{tikzpicture} \end{center} Enfin, l'élimination de l'état $0'$ conduit au RNFA ayant seulement deux états $I$ et $F$ reliés par une transition étiquetée par \[ (b|c){*}\Big(\underline{\varepsilon}|a(a|c){*}\big(\underline{\varepsilon}|b(a|b){*}\big)\Big) \] qui est l'expression rationnelle recherchée (dénotant $M$). L'élimination des états dans l'ordre $0',1',2'$ conduirait à l'expression rationnelle moins compacte \[ \underline{\varepsilon}\;|\;(b|c){*}\;|\;(b|c){*}a(a|c){*}\;|\;(b|c){*}a(a|c){*}b(a|b){*} \] qui est cependant sans doute plus lisible. \emph{Remarque :} le langage $M$ est aussi dénoté par l'expression rationnelle plus simple $(b|c){*}\,(a|c){*}\,(a|b){*}$, mais celle-ci ne répond pas à la question car elle ne peut pas s'obtenir par élimination des états à partir de $\mathscr{A}_4$. \end{corrige} % % % \exercice % NOTE: Initially copied from controle-20180322.tex Dans cet exercice, on pose $\Sigma = \{a,b\}$. On appelle $L = L(G)$ le langage défini par la grammaire hors-contexte $G$ d'axiome $S$ et de nonterminaux $N = \{S\}$ sur l'alphabet $\Sigma$ donnée par \[ \begin{aligned} S &\rightarrow aSbS \;|\; aS \;|\; \varepsilon\\ \end{aligned} \] Les questions de cet exercice sont essentiellement indépendantes, si ce n'est que la question (6) fait appel à la conclusion (énoncée) des questions (2) à (5). \smallskip \textbf{(1)} Donner deux arbres d'analyse (pour $G$) différents du mot $aab$. Que peut-on dire de la grammaire $G$ ? \begin{corrige} On peut proposer les arbres d'analyse suivants :\\ % S>b.S> \begin{tikzpicture}[line join=bevel,baseline=(S0.base)] \node (S0) at (42.500bp,0.000bp) [draw=none] {$S$}; \node (a0) at (0.000bp,-30.000bp) [draw=none] {$a$}; \draw (S0) -- (a0); \node (S1) at (30.000bp,-30.000bp) [draw=none] {$S$}; \draw (S0) -- (S1); \node (a1) at (20.000bp,-60.000bp) [draw=none] {$a$}; \draw (S1) -- (a1); \node (S2) at (40.000bp,-60.000bp) [draw=none] {$S$}; \draw (S1) -- (S2); \node (e0) at (40.000bp,-80.000bp) [draw=none] {$\varepsilon$}; \draw (S2) -- (e0); \node (b0) at (60.000bp,-30.000bp) [draw=none] {$b$}; \draw (S0) -- (b0); \node (S3) at (80.000bp,-30.000bp) [draw=none] {$S$}; \draw (S0) -- (S3); \node (e1) at (80.000bp,-50.000bp) [draw=none] {$\varepsilon$}; \draw (S3) -- (e1); \end{tikzpicture} d'une part,\hfill et % Sb.S>> \begin{tikzpicture}[line join=bevel,baseline=(S0.base)] \node (S0) at (25.000bp,0.000bp) [draw=none] {$S$}; \node (a0) at (0.000bp,-30.000bp) [draw=none] {$a$}; \draw (S0) -- (a0); \node (S1) at (50.000bp,-30.000bp) [draw=none] {$S$}; \draw (S0) -- (S1); \node (a1) at (20.000bp,-60.000bp) [draw=none] {$a$}; \draw (S1) -- (a1); \node (S2) at (40.000bp,-60.000bp) [draw=none] {$S$}; \draw (S1) -- (S2); \node (e0) at (40.000bp,-80.000bp) [draw=none] {$\varepsilon$}; \draw (S2) -- (e0); \node (b0) at (60.000bp,-60.000bp) [draw=none] {$b$}; \draw (S1) -- (b0); \node (S3) at (80.000bp,-60.000bp) [draw=none] {$S$}; \draw (S1) -- (S3); \node (e1) at (80.000bp,-80.000bp) [draw=none] {$\varepsilon$}; \draw (S3) -- (e1); \end{tikzpicture} d'autre part\\ (en fait, on peut se convaincre que ce sont les seuls possibles). La grammaire $G$ est donc ambiguë. \end{corrige} L'objet des questions suivantes est de montrer que $L$ n'est pas rationnel. Soit $M$ le langage $\{a^i b^j : i,j\in\mathbb{N}\}$ constitué des mots de la forme $a^i b^j$ avec $i$ et $j$ deux entiers naturels quelconques. \textbf{(2)} Donner une expression rationnelle qui dénote $M$. \begin{corrige} Le langage $M$ est dénoté par l'expression rationnelle $a{*}b{*}$. \end{corrige} Soit $P$ le langage $\{a^i b^j : i\geq j\}$ constitué des mots de la forme $a^i b^j$ avec $i$ et $j$ deux entiers naturels vérifiant $i\geq j$ (autrement dit, les mots de $M$ qui ont au moins autant de $a$ que de $b$). \textbf{(3)} Montrer que $P \subseteq L$. \begin{corrige} Soient $i\geq j$ deux entiers naturels : on va expliquer comment produire le mot $a^i b^j$ selon les règles de $G$. À partir de l'axiome $S$, on commence par appliquer $i-j$ fois la règle $a \rightarrow aS$, ce qui donne $a \Rightarrow aS \Rightarrow aaS \Rightarrow \cdots \Rightarrow a^{i-j} S$. Appliquons maintenant $j$ fois la règle $S\rightarrow aSbS$, suivie à chaque fois de $S\rightarrow\varepsilon$ sur le $S$ de droite : on obtient ainsi $a^{i-j} S \Rightarrow a^{i-j+1} S bS \Rightarrow a^{i-j+1} S b \Rightarrow a^{i-j+2} S b S b \Rightarrow a^{i-j+2} S bb \Rightarrow \cdots \Rightarrow a^i S b^j$. Il suffit de terminer par une application de $S \rightarrow \varepsilon$ : on obtient ainsi une dérivation $S \mathrel{\Rightarrow^*} a^i b^j$ qui prouve que $a^i b^j \in L$. (On pouvait aussi, plus informellement, esquisser l'allure d'un arbre de dérivation de $a^i b^j$ un peu à la manière de l'un ou l'autre de ceux de la question (1), mais en appliquant $i-j$ fois la règle $a \rightarrow aS$ et $j$ fois la règle $S \rightarrow aSbS$.) \end{corrige} \textbf{(4)} Montrer que $L\cap M \subseteq P$. \begin{corrige} Considérons la propriété « avoir (au total) au moins autant de $a$ que de $b$ », ou si on veut $|\xi|_a\geq |\xi|_b$, sur un pseudo-mot $\xi$ (un « pseudo-mot » signifiant, par définition, un mot sur $\Sigma\cup N = \{a,b,S\}$). Cette propriété est vérifiée par le pseudo-mot $S$. Elle est préservée si on remplace $S$ par $aSbS$ ou $aS$ ou $\varepsilon$ puisque dans chacun de ces cas le nombre de $a$ augmente d'au moins autant que le nombre de $b$. Elle est donc possédée par tout pseudo-mot, et en particulier tout mot, qui dérive de $S$ selon $G$. On vient donc de prouver que tout mot de $L$ a au moins autant de $a$ que de $b$. Notamment, tout mot de $L\cap M$ est un mot de la forme $a^i b^j$ (par définition de $M$), et qui vérifie $i\geq j$ (c'est ce qu'on vient de prouver). Il est donc dans $P$. \end{corrige} \textbf{(5)} Montrer que $P$ n'est pas rationnel. \begin{corrige} Supposons par l'absurde que $P = \{a^i b^j : i\geq j\}$ soit rationnel. Appliquons le lemme de pompage pour les langages rationnels au langage $P$ : appelons $k$ l'entier dont le lemme de pompage garantit l'existence. Considérons le mot $t := a^k b^k$ (qui appartient bien à $P$ et est bien de longueur $\geq k$) : il doit alors exister une factorisation $t = uvw$ (avec $u,v,w \in \Sigma^*$, non nécessairement dans $P$) pour laquelle on a (i) $|v|\geq 1$, (ii) $|uv|\leq k$ et (iii) $uv^iw \in P$ pour tout $i\geq 0$. La propriété (ii) assure que $uv$ est formé d'un certain nombre de répétitions de la lettre $a$ (car tout préfixe de longueur $\leq k$ de $a^k b^k$ est de cette forme) ; disons $u = a^\ell$ et $v = a^m$, si bien que $w = a^{k-\ell-m} b^k$. La propriété (i) donne $m\geq 1$. Enfin, la propriété (iii) affirme que le mot $uv^iw = a^{k+(i-1)m} b^k$ appartient à $P$ ; or pour $i=0$, ceci est faux puisque $a^{k-m} b^k$ vérifie $k-m < k$. On a donc abouti à une contradiction, et c'est que $P$ n'est pas rationnel. \end{corrige} \textbf{(6)} Déduire des questions (2) à (5) que $L$ n'est pas rationnel (on explicitera très soigneusement le raisonnement). \begin{corrige} On a vu à la question (3) que $P \subseteq L$ ; il est par ailleurs trivial que $P \subseteq M$, et on a donc $P \subseteq L\cap M$. Mais on a vu à la question (4) que $L\cap M \subseteq P$ : on a donc $L\cap M = P$. Le langage $M$ est rationnel d'après la question (2). Si le langage $L$ était lui aussi rationnel, le langage $L\cap M$ (c'est-à-dire $P$) le serait car l'intersection de deux langages rationnels est rationnelle. Or on a vu à la question (5) que $P$ n'est pas rationnel. C'est donc que $L$ ne l'est pas. \end{corrige} % % % \exercice % NOTE: Initially copied from controle-20210618.tex (Les deux questions suivantes sont indépendantes.) \smallskip \textbf{(1)} Le langage $\{a^n b^n c^n : n\in\mathbb{N}\}$ n'est pas algébrique\footnote{Ce fait est démontré dans le poly, dans la section consacrée au lemme de pompage pour les langages algébriques et comme illustration de ce dernier ; on ne demande pas ici de le redémontrer : on peut le tenir pour admis.}. Est-il rationnel ? Est-il décidable ? Est-il semi-décidable ? On justifiera soigneusement les réponses. \begin{corrige} Le langage proposé n'est pas rationnel car il n'est pas algébrique. Il est décidable car il est évident qu'on peut algorithmiquement d'une part vérifier qu'un mot est de la forme $a^i b^j c^k$ (comme ceci correspond à l'expression rationnelle $a{*}b{*}c{*}$, c'est faisable par automate fini) et d'autre part vérifier qu'il a autant de $a$ que de $b$ que de $c$. Étant décidable, il est notamment semi-décidable. \end{corrige} \smallskip \textbf{(2)} On rappelle la définition du problème de l'arrêt : c'est l'ensemble $H$ des couples\footnote{Pour être rigoureux, on a fixé un codage permettant de représenter les programmes $e$, les entrées $x$ à ces programmes, et les couples $(e,x)$, comme des éléments de $\mathbb{N}$ (ou bien de $\Sigma^*$ sur un alphabet $\Sigma\neq\varnothing$ arbitraire). Il n'est pas nécessaire de faire apparaître ce codage dans la description des algorithmes proposés, qui peut rester informelle.} $(e,x)$ formés d'un programme (= algorithme) $e$ et d'une entrée $x$, tels que l'exécution du programme $e$ sur l'entrée $x$ termine en temps fini. On a vu en cours que $H$ était semi-décidable mais non décidable. On considère l'ensemble $J$ des triplets $(e_1,e_2,x)$ tels que $(e_1,x) \in H$ et $(e_2,x) \not\in H$. Autrement dit, le programme $e_1$ termine en temps fini quand on l'exécute sur l'entrée $x$ mais le programme $e_2$, lui, ne termine pas sur cette même entrée. L'ensemble $J$ est-il décidable ? Semi-décidable ? On justifiera soigneusement. \begin{corrige} L'ensemble $J$ n'est pas semi-décidable. Pour le montrer, supposons par l'absurde qu'on dispose d'un algorithme $T$ qui semi-décide $J$ (où « semi-décider » un ensemble $Z$ signifie : terminer en renvoyant $1$ (=vrai) si l'entrée $z$ fournie appartient à $Z$, et ne pas terminer sinon). Fixons une fois pour toutes (le code d')un programme $f$ qui, donnée une entrée $x$, termine immédiatement (en ignorant $x$). Alors trivialement $(f,x) \in H$ quel que soit $x$ ; donc, par définition de $J$, on a $(f,e,x) \in J$ si et seulement si $(e,h) \not \in H$. On considère alors l'algorithme $T'$, défini de la manière suivante : donnés $(e,x)$, on applique l'algorithme $T$ (qu'on a supposé exister) au triplet $(f,e,x)$ : si $T$ termine (autrement dit, si $(f,e,x) \in J$), on renvoie $1$ (sinon, bien sûr, on ne termine jamais). Par construction, $T'$ termine en renvoyant $1$ sur l'entrée $(e,x)$ si $(f,e,x) \in J$, c'est-à-dire $(e,x) \not\in H$, et sinon il ne termine pas. Ceci signifie que $T'$ semi-décide le complémentaire de $H$. Or le complémentaire de $H$ n'est pas semi-décidable (car si le complémentaire de $H$ était semi-décidable, on aurait à la fois $H$ et son complémentaire semi-décidables, donc $H$ serait décidable, et on sait qu'il ne l'est pas), donc un tel algorithme $T'$ ne peut pas exister. C'est une contradiction : $J$ n'est donc pas semi-décidable. \textit{A fortiori}, $J$ n'est pas décidable. \end{corrige} % % % \end{document}