From 488414f2691ce8173032316d69060e8f37f9a962 Mon Sep 17 00:00:00 2001 From: "David A. Madore" Date: Wed, 15 Nov 2023 12:10:10 +0100 Subject: Curry's paradox (an interlude). --- transp-inf110-02-typage.tex | 88 +++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++ 1 file changed, 88 insertions(+) diff --git a/transp-inf110-02-typage.tex b/transp-inf110-02-typage.tex index f84f192..60bef3a 100644 --- a/transp-inf110-02-typage.tex +++ b/transp-inf110-02-typage.tex @@ -506,6 +506,94 @@ fonctions p.r. Exemple de tel langage : Coq. +\end{frame} +% +\begin{frame} +\frametitle{La correspondance de Curry-Howard (avant-goût)} + +Idée générale : établir une analogie, voire une correspondance précise +entre +\begin{itemize} +\item \textbf{types} et \textbf{termes} de ces types dans un système + de typage, +\item \textbf{propositions} et \textbf{preuves} de ces propositions + dans un système logique. +\end{itemize} + +\smallskip + +P.ex., la preuve évidente de l'affirmation $(A \land B) \Rightarrow A$ +(« si $A$ et $B$ sont vraies alors $A$ est vraie ») correspond à la +« première projection » de type $a \times b \rightarrow a$. + +\smallskip + +{\footnotesize Ceci « explique » que le type d'un terme tel que + $\lambda xy.x$, soit $u \to v \to u$, soit une vérité logique, en + l'occurrence $U \Rightarrow V \Rightarrow U$ (« si $U$ est vrai + alors, si $V$ est vrai alors $U$ est vrai »).\par} + +\bigskip + +Beaucoup de variations sur cette correspondance, mais il y a des +restrictions : +\begin{itemize} +\item le langage informatique doit garantir la terminaison, sinon cela + reviendrait à permettre les preuves circulaires, +\item la logique concernée est plutôt « intuitionniste » (sans tiers + exclu), +\item diverses subtilités notamment dans la correspondance entre types + sommes paramétriques et $\exists$ côté logique. +\end{itemize} + +\end{frame} +% +\begin{frame} +\frametitle{Paradoxe de Curry (interlude distrayant)} + +{\footnotesize Variante plus sophistiquée de « cette phrase est + fausse ». C'est un exemple de preuve circulaire + ($\leftrightarrow$ combinateur $\mathsf{Y}$ de Curry par la + correspondance de C-H), invalide en logique.\par} + +\medskip + +Je tiens l'affirmation : « \textcolor{teal}{si j'ai raison, alors je + suis un grand génie} ». + +\begin{itemize} +\item clairement, si j'ai raison, je suis un grand génie ; +\item mais c'était justement mon affirmation : donc j'ai raison ; +\item donc je suis un grand génie. \qedsymbol +\end{itemize} + +{\footnotesize Remplacer « j'ai raison » par « cette phrase est + vraie » (voire utiliser l'astuce de Quine pour éviter « cette + phrase ») et « je suis un grand génie » par absolument n'importe + quoi.\par} + +\bigskip + +\itempoint Ce qui est correct : \alert{si on peut construire} un +énoncé $A$ tel que $A \Leftrightarrow (A \Rightarrow B)$ (ici $A$ est +l'affirmation tenue et $B$ est la conclusion voulue) alors $B$ vaut : +\[ +(A \Leftrightarrow (A \Rightarrow B)) \, \Rightarrow \, B +\] + +{\footnotesize (Preuve correcte : supposons $A$ : par hypothèse, ceci + signifie $A \Rightarrow B$ ; on a donc $B$ ; tout ceci prouve $A + \Rightarrow B$. Bref on a $A \Rightarrow B$. Mais par hypothèse + c'est $A$. Donc $A$ vaut. Donc $B$ aussi.)\par} + +\medskip + +\itempoint Ce qui est \textcolor{orange}{fallacieux} : la supposition +tacite qu'on peut construire un tel $A$. + +{\footnotesize L'astuce de Quine permet de faire une auto-référence + sur la syntaxe, pas sur la vérité.\par} + \end{frame} % \end{document} -- cgit v1.2.3