%% This is a LaTeX document. Hey, Emacs, -*- latex -*- , get it? \documentclass[12pt,a4paper]{article} \usepackage[francais]{babel} \usepackage[utf8]{inputenc} \usepackage[T1]{fontenc} %\usepackage{ucs} \usepackage{times} % A tribute to the worthy AMS: \usepackage{amsmath} \usepackage{amsfonts} \usepackage{amssymb} \usepackage{amsthm} % \usepackage{mathrsfs} \usepackage{wasysym} \usepackage{url} % \usepackage{graphics} \usepackage[usenames,dvipsnames]{xcolor} \usepackage{tikz} \usetikzlibrary{matrix} % \newcommand{\limp}{\mathrel{\Rightarrow}} \newcommand{\liff}{\mathrel{\Longleftrightarrow}} \newcommand{\pgcd}{\operatorname{pgcd}} \newcommand{\ppcm}{\operatorname{ppcm}} \newcommand{\Hom}{\operatorname{Hom}} \newcommand{\id}{\operatorname{id}} \newcommand{\Frob}{\operatorname{Frob}} \newcommand{\Frac}{\operatorname{Frac}} \newcommand{\Spec}{\operatorname{Spec}} \newcommand{\degtrans}{\operatorname{deg.tr}} \newcommand{\Gal}{\operatorname{Gal}} \newcommand{\alg}{\operatorname{alg}} \newcommand{\init}{\operatorname{in}} \newcommand{\ord}{\operatorname{ord}} \newcommand{\divis}{\operatorname{div}} \newcommand{\Pic}{\operatorname{Pic}} \renewcommand{\qedsymbol}{\smiley} % \DeclareUnicodeCharacter{00A0}{~} % \DeclareMathSymbol{\tiret}{\mathord}{operators}{"7C} \DeclareMathSymbol{\traitdunion}{\mathord}{operators}{"2D} % \newif\ifcorrige \corrigetrue \newenvironment{corrige}% {\ifcorrige\relax\else\setbox0=\vbox\bgroup\fi% \smallbreak\noindent{\underbar{\textit{Corrigé.}}\quad}} {{\hbox{}\nobreak\hfill\checkmark}% \ifcorrige\relax\else\egroup\fi\par} % % % \begin{document} \ifcorrige \title{MDI349\\Contrôle de connaissances --- Corrigé\\{\normalsize Géométrie algébrique}} \else \title{MDI349\\Contrôle de connaissances\\{\normalsize Géométrie algébrique}} \fi \author{} \date{2010} \maketitle % % % Dans ce qui suit, $k$ désigne un corps parfait de caractéristique $\neq 2,3$ (on pourra, si on le souhaite, supposer qu'il s'agit par exemple de $\mathbb{F}_5$, $\mathbb{Q}$, $\mathbb{R}$ ou $\mathbb{C}$, cela n'aura pas d'incidence sur les questions). \emph{Les questions 3 et 4 peuvent être traitée indépendamment des questions 1 et 2.} \textbf{1.} Dans l'anneau $k[x,y,z]$ des polynômes à trois indéterminées sur $k$, on considère l'ordre lexicographique pur ${\preceq} = {\preceq}_{\mathtt{lex}}$ sur les monômes, qui ordonne les variables dans l'ordre $x \prec y \prec z$. Écrire dans l'ordre croissant, pour cet ordre, les monômes $1$, $x$, $y$, $z$, $x^2$, $y^2$, $z^2$, $x^2 z$, $x^4$. \begin{corrige} On a $1 \prec x \prec x^2 \prec x^4 \prec y \prec y^2 \prec z \prec x^2 z \prec z^2$. \end{corrige} \medbreak \textbf{2.} On considère dans l'anneau $k[x,y,z]$ l'idéal $I$ engendré par les deux polynômes \[ \begin{array}{c} f_1 = x^2 + y^2 + z^2 - 1\\ f_2 = y^2 + (z-1)^2 - 1\\ \end{array} \] (Si on préfère, $I$ définit la variété algébrique $Z(I)$ dans $\mathbb{A}^3$ intersection de la sphère $Z(f_1)$ de centre $(0,0,0)$ et de rayon $1$, et du cylindre $Z(f_2)$ d'axe $y=0,z=1$ et de rayon $1$.) (a) Soit $f_3 = f_1 - f_2$. Expliquer pourquoi l'idéal engendré par $f_1$ et $f_3$ est le même que celui ($I$) engendré par $f_1$ et $f_2$. Quel est le reste (standard) de $f_3$ par rapport à $f_1,f_2$ pour l'ordre monomial $\preceq$ ? Les polynômes $f_1,f_2$ sont-ils une base de Gröbner (de l'idéal $I$) ? \begin{corrige} Comme $f_3 = f_1 - f_2$ on a $f_3 \in (f_1,f_2) = I$ donc $(f_1,f_3) \subseteq (f_1,f_2)$, mais dans l'autre sens $f_2 = f_1 - f_3 \in (f_1,f_3)$ donc $(f_1,f_2) \subseteq (f_1,f_3)$, ce qui prouve l'égalité. On a $f_3 = 2z + x^2 - 1$ : aucun de ses monômes ($z$, $x^2$ ou $1$) n'est divisible par le terme de tête d'un des polynômes $f_1$ ou $f_2$ (soit $z^2$), donc le reste est $f_3$ lui-même. Comme ce reste est non-nul bien que $f_3 \in (f_1,f_2)$, on peut conclure que $f_1,f_2$ ne sont pas une base de Gröbner. \end{corrige} \smallbreak (b) Calculer le reste (standard) $f_4$ de $f_1 - \frac{1}{2} z f_3$ par rapport à $f_1,f_3$ pour l'ordre monomial $\preceq$. Expliquer pourquoi l'idéal engendré par $f_3$ et $f_4$ est le même que celui engendré par $f_1$ et $f_3$. \begin{corrige} On a $f_1 - \frac{1}{2} z f_3 = -\frac{1}{2}x^2 z + \frac{1}{2}z + y^2 + x^2 - 1$ (il s'agit du polynôme de syzygie entre $f_1$ et $f_3$). Deux de ses monômes, à savoir $x^2z$ et $z$ sont divisibles par le monôme de tête de $f_3$ (à savoir $z$). Si on ajoute $\frac{1}{4} x^2 f_3$ puis $-\frac{1}{4} f_3$ pour annuler ces deux termes, il reste $y^2 + \frac{1}{4}x^4 + \frac{1}{2}x^2 - \frac{3}{4}$, dans lequel plus aucun monôme n'est divisible par le monôme de tête de $f_1$ (soit $z^2$) ni $f_3$ (soit $z$). C'est donc le polynôme $f_4$ recherché. L'idéal $(f_3,f_4)$ est le même que $(f_1,f_3)$ pour la même raison qu'à la question précédente : on a d'une part $f_4 = f_1 + (-\frac{1}{2}z + \frac{1}{4} x^2 - \frac{1}{4}) f_3$ qui montre $f_4 \in (f_1,f_3)$, et d'autre part, la même égalité $f_1 = f_4 + (\frac{1}{2}z - \frac{1}{4} x^2 + \frac{1}{4}) f_3$ qui montre $f_1 \in (f_3,f_4)$. On a donc bien $(f_1,f_3) = (f_3,f_4)$. \end{corrige} \smallbreak (c) Montrer qu'une base de Gröbner de $I$ pour l'ordre $\preceq$ est donnée par \[ \begin{array}{c} z + \frac{1}{2}x^2 - \frac{1}{2}\\\noalign{\smallskip} y^2 + \frac{1}{4}x^4 + \frac{1}{2}x^2 - \frac{3}{4}\\ \end{array} \] S'agit-il d'une base de Gröbner réduite ? \begin{corrige} Les polynômes en questions sont $\frac{1}{2} f_3$ et $f_4$. On a vu à la question précédente que ces polynômes engendrent bien $I$. Montrons qu'il s'agit d'une base de Gröbner : le polynôme de syzygie entre $\frac{1}{2}f_3$ et $f_4$ vaut $f_{3,4} := y^2\cdot\frac{1}{2}f_3 - z\cdot f_4$ (puisque les monômes $z$ et $y^2$ ont pour pgcd $1$). On peut le calculer complètement ($f_{3,4}$ vaut $-\frac{1}{4} x^4 z - \frac{1}{2} x^2 z + \frac{3}{4} z + \frac{1}{2} x^2 y^2 - \frac{1}{2} y^2$), mais ce n'est pas nécessaire pour se convaincre que les termes divisibles par $z$ vont être annulés en soustrayant précisément le produit de $\frac{1}{2} f_3$ par les termes de $f_4$ autres que celui de tête, et qu'ensuite les termes qui resteront vont être annulés en soustrayant le produit de $f_4$ par les termes de $\frac{1}{2}f_3$ autres que celui de tête --- le reste vaut donc $0$. Si l'on préfère, on pouvait aussi dire que $f_{3,4} = g_3 \cdot \frac{1}{2}f_3 + g_4 f_4$ constitue une écriture standard lorsque $g_3 = f_4 - y^2$ et $g_4 = \frac{1}{2}f_3 - z$ puisque le monôme de tête de chacun de $g_3 f_3$ (soit $x^4 z$) et de $g_4 f_4$ (soit $x^2 y^2$) est à chaque fois égal à celui de $f_{3,4}$, et cette écriture standard a un reste nul. La base est réduite car aucun monôme de $\frac{1}{2} f_3$ ou $f_4$ n'est divisible par le terme de tête de l'autre, et que ces termes de tête sont unitaires. (Il s'agit donc de \emph{la} base de Gröbner réduite de $I$ pour l'ordre $\preceq$.) \end{corrige} \smallbreak (d) Quel est l'idéal $I \cap k[x,y]$ ? Donner l'équation de l'adhérence de Zariski de la projection de la variété algébrique affine $Z(I)$ sur le plan $\mathbb{A}^2$ de coordonnées $x,y$. \begin{corrige} On a trouvé une base de Gröbner $B$ de $I$ pour l'ordre lexicographique avec $x \prec y \prec z$. On sait alors qu'une base de Gröbner de $I \cap k[x,y]$ est donnée par ceux des éléments de $B$ qui appartiennent à $k[x,y]$, soit en l'occurrence $f_4 = y^2 + \frac{1}{4}x^4 + \frac{1}{2}x^2 - \frac{3}{4}$. On a donc $I \cap k[x,y] = (f_4)$, et $f_4$ est l'équation de l'adhérence de Zariski de la projection de $Z(I)$ sur le plan de coordonnées $x,y$. (C'est la courbe $C$ étudiée à la question suivante.) \end{corrige} \medbreak \textbf{3.} On considère maintenant la variété $C$ définie dans le plan affine $\mathbb{A}^2$ de coordonnées affines $x,y$ par l'équation $y^2 + \frac{1}{4}x^4 + \frac{1}{2}x^2 - \frac{3}{4} = 0$. (a) Ce plan affine $\mathbb{A}^2$ étant vu dans le plan projectif $\mathbb{P}^2$ de coordonnées homogènes $(T:X:Y)$ par $x = X/T$ et $y = Y/T$, donner les équations de l'adhérence de Zariski $C^+$ (« complétée projective ») de $C$ dans $\mathbb{P}^2$. Quelles sont les coordonnées du point (qu'on notera $\infty_C$) d'intersection de $C^+$ et la droite « à l'infini » $T=0$ ? \begin{corrige} L'équation de $C^+$ s'obtient en homogénéisant celle de $C$, soit $T^2 Y^2 + \frac{1}{4}X^4 + \frac{1}{2}T^2 X^2 - \frac{3}{4} T^4 = 0$. La droite à l'infini $T=0$ et $C^+$ se rencontrent au point $(T:X:Y) = (0:0:1)$ (car $T=0$ et l'équation de $C^+$ impliquent $X=0$, donc on doit avoir $Y\neq 0$ qu'on peut écrire $Y=1$ vu le choix de l'homogénéité), qui est donc l'unique point de $C^+$ non dans $C$. \end{corrige} \smallbreak (b) Pourquoi $C$ et $C^+$ sont-elles de dimension $1$ ? \begin{corrige} D'après le Hauptidealsatz : car elles sont définies par une seule équation non constante dans le plan. \end{corrige} \smallbreak (c) Le polynôme $h(x) := \frac{1}{4}x^4 + \frac{1}{2}x^2 - \frac{3}{4}$ a-t-il des racines multiples dans la clôture algébrique $k^{\alg}$ de $k$ ? Pourquoi les racines en question peuvent-elles s'écrire $\lambda_1,\lambda_2,-\lambda_1,-\lambda_2$ (pour certains $\lambda_1,\lambda_2 \in k^{\alg}$) ? \begin{corrige} Le discriminant du trinôme $g(u) := \frac{1}{4} u^2 + \frac{1}{2} u - \frac{3}{4}$ (en la variable $u$) vaut $\frac{1}{2}^2 - 4 \frac{1}{4}(-\frac{3}{4}) = 1 \neq 0$, donc celui-ci a deux racines distinctes (qui sont d'ailleurs $u=1$ et $u=-3$), et par ailleurs distinctes de $0$ (cela se voit sur leur produit qui est $-3$). Les racines de $h = g(x^2) = \frac{1}{4}x^4 + \frac{1}{2}x^2 - \frac{3}{4}$ sont les racines carrées des racines de $g$, qui peuvent donc s'écrire $\lambda_1,\lambda_2,-\lambda_1,-\lambda_2$ avec $\lambda_1 = 1$ par exemple, et $\lambda_2 = \sqrt{-3}$ (une des deux racines carrées de $-3$ dans $k^{\alg}$). \end{corrige} \smallbreak (d) Montrer que $C$ est lisse ; $C^+$ l'est-elle aussi ? \begin{corrige} Un point non-lisse de $C$ devrait être une solution (dans $k^{\alg}$) à la fois de $f_4 = 0$ et de $\frac{\partial f_4}{\partial x} = 0$ et de $\frac{\partial f_4}{\partial y} = 0$, soit $f_4 = 0$ et $x^3 + x = 0$ et $y = 0$. Or ces équations impliquent à la fois $h(x) = 0$ et $h'(x) = 0$ (où $h = \frac{1}{4}x^4 + \frac{1}{2}x^2 - \frac{3}{4}$ a été introduit à la question précédente), et on a vu que $h$ n'a pas de racine multiple, c'est-à-dire précisément qu'il n'a pas de racine commune avec $h'$. La variété $C$ est donc lisse. En revanche, au point $(T:X:Y) = (0:0:1)$, toutes les dérivées partielles de l'équation $T^2 Y^2 + \frac{1}{4}X^4 + \frac{1}{2}T^2 X^2 - \frac{3}{4} T^4 = 0$ de $C^+$ s'annulent simultanément, donc ce point est singulier. (Cela peut aussi se voir en considérant un autre ouvert affine, $D(Y) = \{Y\neq 0\}$ de $\mathbb{P}^2$, pour lequel en posant $\tau = T/Y$ et $\xi = X/Y$ les deux coordonnées affines, l'équation de $C^+ \cap D(Y)$ devient $\tau^2 + \frac{1}{4}\xi^4 + \frac{1}{2}\tau^2\xi^2 - \frac{3}{4}\tau^4 = 0$, où effectivement à la fois l'équation et ses deux dérivées partielles par rapport à $\tau$ et $\xi$ s'annulent simultanément en $(\tau,\xi) = (0,0)$.) \end{corrige} \medbreak \textbf{4.} Pour les questions qui suivent, on \emph{rappelle} les faits suivants : il existe une courbe (projective, lisse) $\tilde C$, unique à isomorphisme près, appelée « normalisée de $C^+$ », munie d'un morphisme $\nu\colon \tilde C \to C^+$, de sorte que les corps des fonctions $k(C) = k(C^+)$ et $k(\tilde C)$ coïncident (via $\nu^*$) ; de plus, $\nu$ est un isomorphisme entre l'ouvert $\nu^{-1}(C)$ de $\tilde C$ et $C$. On \emph{admet} de plus le fait suivant : il existe exactement deux $k^{\alg}$-points de $\tilde C$ envoyés par $\nu$ sur $\infty_C$ (=le complémentaire de $C$ dans $C^+$, cf. question 3(a)) ; ces deux points seront notés $\infty_1$ et $\infty_2$. (a) La coordonnée $y = Y/T$ étant vue comme fonction rationnelle, que vaut $\ord_P(y)$ pour $P$ un point de $C$ ? (Discuter selon le point.) \begin{corrige} Les quatre $k^{\alg}$-points où $y$ s'annule sont les quatre points $P_1 = (\lambda_1,0)$, $P_2 = (\lambda_2,0)$, $P'_1 = (-\lambda_1,0)$, $P'_2 = (-\lambda_2,0)$ où $\lambda_1,\lambda_2,-\lambda_1,-\lambda_2$ sont les quatre racines de $h(x)=0$ (cf. question 3(c)). En tout point $P$ autre que les $P_1,P_2,P'_1,P'_2$, on a $\ord_P(y) = 0$ ; en ces quatre points, $\ord_P(y) = 1$ (pour justifier rigoureusement : $dy_P$ n'est pas nulle, puisqu'il s'agit de points lisses à tangente verticale ; ou, si l'on préfère, $\deg y = 4$ car $k(C)$ est donné par une équation de degré $4$ au-desus de $k(y)$). \end{corrige} \smallbreak (b) En considérant $\ord_P(x-c)$, avec $c$ une constante, déterminer de même $\ord_P(dx)$ pour $P$ un point de $C$. Que vaut $\ord_P(dx/y)$ pour tout point $P$ de $C$ ? \begin{corrige} Pour toutes les valeurs $c$ autres que $\lambda_1,\lambda_2,-\lambda_1,-\lambda_2$, la fonction $x-c$ s'annule en deux $k^{\alg}$-points de la courbe (dont les absisses sont $c$ et les ordonnées les deux racines carrées de $-h(c)$ dans $k^{\alg}$), avec $\ord_P(x-c) = 1$ en ces deux points (puisque $x-c$ est de degré $2$). Lorsque $c$ vaut, disons, $\lambda_1$, on a $\ord_{P_1}(x-\lambda_1) = 2$ (car $\ord_{P_1}(y^2) = 2$ et que $y^2$ s'écrit comme $(x-\lambda_1)$ fois une fonction de $x$ ne s'annulant pas $\lambda_1$), et la même chose vaut pour $\lambda_2,-\lambda_1,-\lambda_2$. En choisissant pour $c$ l'abscisse du point $P$, on en déduit que $\ord_P(dx) = \ord_P(d(x-c)) = \ord_P(x-c)-1$ vaut $0$ en tout point $P$ de $C$ sauf $P_1,P_2,P'_1,P'_2$ pour lesquels $\ord_P(dx) = 1$. Ceci montre que $\ord_P(dx/y) = 0$ en tout point $P$ de $C$. \end{corrige} \smallbreak (c) Pourquoi a-t-on $(X^4 : T^2 Y^2) = (-4Y^2 - 2X^2 + 3T^2 : Y^2)$ (ces expressions désignant les coordonnées homogènes d'un point de $\mathbb{P}^1$) sur $C^+$ ? En déduire que la fonction $\frac{y^2}{x^4}$ s'étend en un morphisme $C^+ \to \mathbb{P}^1$ prenant la valeur $-\frac{1}{4}$ en $\infty_C$. Conclure que $\ord_{\infty_1} \frac{y^2}{x^4} = \ord_{\infty_2} \frac{y^2}{x^4} = 0$. \begin{corrige} L'équation de $C^+$ donne $X^4 = -4T^2 Y^2 - 2T^2 X^2 + 3T^4$. On a donc $(X^4 : T^2 Y^2) = (-4Y^2 - 2X^2 + 3T^2 : Y^2)$ (simplifier les coordonnées homogènes du membre de droite par $T^2$). Ceci définit bien un morphisme $C^+ \to \mathbb{P}^1$ (les coordonnées dans de gauche ne s'annulent simultanément qu'en $T = X = 0$, soit $\infty_C$, et celles de droite ne s'y annulent pas toutes). Ce morphisme définit la fonction $\frac{T^2 Y^2}{X^4} = \frac{y^2}{x^4}$ (on a plongé $\mathbb{A}^1$ dans $\mathbb{P}^1$ par $t \mapsto (1:t)$), et en $\infty_C$ de coordonnées $(T:X:Y) = (0:0:1)$ ce morphisme vaut $(-4:1)$, soit $-\frac{1}{4}$, d'après les coordonnées de droite. On peut considérer ce morphisme comme un morphisme $\tilde C \to \mathbb{P}^1$ (en composant avec $\nu$), c'est toujours $\frac{y^2}{x^4}$ puisqu'on a identifié les corps de fonctions : il vaut $-\frac{1}{4}$ en $\infty_1,\infty_2$, donc $\ord \frac{y^2}{x^4}$ est nul en ces deux points. C'est-à-dire que $y^2$ et $x^4$, ou, bien sûr, $y$ et $x^2$, ont même ordre en $\infty_1$ et $\infty_2$. \end{corrige} \smallbreak (d) Expliquer pourquoi $\ord_{\infty_1} x = \ord_{\infty_2} x = -1$ et $\ord_{\infty_1} y = \ord_{\infty_2} y = -2$ et $\ord_{\infty_1} dx = \ord_{\infty_2} dx = -2$. \begin{corrige} Manifestement $y = \frac{Y}{T}$ vaut $\infty$ en $\infty_1$ et $\infty_2$. Donc $\ord_{\infty_i} y < 0$. On a vu à la question précédente que $\ord_{\infty_i} y = 2 \ord_{\infty_i} x$, donc aussi $\ord_{\infty_i} x < 0$. Or on a calculé $\ord_P x$ pour $P$ dans $C$ : la somme vaut $2$, et comme le a somme sur tous les $P$ de $\tilde C$ doit valoir $0$, on a $\ord_{\infty_1} x = \ord_{\infty_2} x = -1$. Par conséquent, $\ord_{\infty_1} y = \ord_{\infty_2} y = -2$, et $\ord_{\infty_1} dx = \ord_{\infty_2} dx = -2$. \end{corrige} \smallbreak (e) Quel est le diviseur (canonique) de $dx/y$ sur $\tilde C$ ? En conclure quant au genre de $\tilde C$. \begin{corrige} On a déjà vu que $\ord_P(dx/y) = 0$ pour tout $P$ de $C$, et on vient de voir que c'est aussi le cas en $\infty_1$ et $\infty_2$. Par conséquent, $dx/y$ a le diviseur nul sur $\tilde C$. La classe de diviseurs canonique sur $\tilde C$ ayant le degré $2g-2 = 0$, le genre de $\tilde C$ est $g=1$. \end{corrige} % % % \end{document}