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@@ -1167,7 +1167,7 @@ L'extension la plus fréquente est celle des \emph{références arrière}
facteur du mot se retrouve aussi à un autre emplacement. Par exemple,
pour beaucoup de moteurs (notamment \texttt{egrep}), l'expression
régulière « \texttt{(a*)b\char"5C\relax 1} » désigne le langage
-$\{a^nba^n : a\in\mathbb{N}\} = \{b,aba, aabaa,\ldots\}$ des mots
+$\{a^nba^n : n\in\mathbb{N}\} = \{b,aba, aabaa,\ldots\}$ des mots
formés d'un nombre quelconque de $a$ puis d'un $b$ puis de la
\emph{même suite de $a$} (le « \texttt{\char"5C\relax 1} » désigne
« une copie de la chaîne de caractères qui a été capturée par le
@@ -1229,7 +1229,7 @@ servent à ancrer l'expression au début et à la fin de la chaîne
respectivement : c'est-à-dire que rechercher « \texttt{a} » recherche
un \texttt{a} quelconque à l'intérieur de la chaîne donnée, rechercher
« \texttt{\char"5E\relax a} » demande que le \texttt{a} soit au début
-de la chaîne donnée rechercher « \texttt{a\char"24} » demande que le
+de la chaîne donnée, rechercher « \texttt{a\char"24} » demande que le
\texttt{a} soit à la fin de la chaîne donnée, et rechercher
« \texttt{\char"5E\relax a\char"24} » demande que la chaîne donnée
soit exactement \texttt{a} (cet exemple n'est donc pas très utile,
@@ -1547,7 +1547,7 @@ accepte exactement les mots contenant un $a$ suivi, pas forcément
immédiatement, d'un $b$ ; autrement dit, les mots dont $ab$ est un
sous-mot (cf. \ref{definition-subword}). Ce langage est donc
reconnaissable. (Il est aussi rationnel puisque dénoté par
-l'expression rationnelle $(b|c){*}a(b|c){*}b(a|b|c){*}$.)
+l'expression rationnelle $(b|c){*}a(a|c){*}b(a|b|c){*}$.)
\thingy\label{definition-dfa-accessible-state} Un état $q$ d'un DFA
est dit \defin[accessible (état)]{accessible} lorsqu'il existe un mot
@@ -2757,11 +2757,11 @@ $(\varphi_2(q),x,q')$ où $(q,x,q') \in \delta_2$.
(\emph{Remarque : } De façon équivalente, on peut fabriquer $A'$ en
ajoutant d'abord un unique état initial $q'_0$ à la réunion disjointe
-de $A_1$ et $A_2$ et des ε-transitions de $q'_0$ vers $q_1$ et $q_2$,
-puis en éliminant les ε-transitions qu'on vient d'ajouter
-(cf. \ref{removal-of-epsilon-transitions}) ainsi que les états $q_1$
-et $q_2$ devenus inutiles. Cela donne le même résultat que ce qui
-vient d'être dit.)
+de $A_1$ et $A_2$ et des ε-transitions de $q'_0$ vers $q_1$ et $q_2$
+(qui cessent d'être initiaux), puis en éliminant les ε-transitions
+qu'on vient d'ajouter (cf. \ref{removal-of-epsilon-transitions}) ainsi
+que les états $q_1$ et $q_2$ devenus inutiles. Cela donne le même
+résultat que ce qui vient d'être dit.)
Il est alors clair qu'un chemin de l'état initial à un état final dans
cet automate $A'$ consiste soit en un chemin d'un état initial à un
@@ -2788,7 +2788,8 @@ L'automate $A'$ s'obtient en réunissant $A_1$ et $A_2$, en ne gardant
que les états finaux de $A_2$, en supprimant $q_2$ et en remplaçant
chaque transition sortant de $q_2$ par une transition identiquement
étiquetée, et de même cible, partant de \emph{chaque} état final
-de $A_1$. Graphiquement :
+de $A_1$ (ces derniers seront marqués finaux si $q_2$ était final
+dans $A_2$). Graphiquement :
\begin{center}
\begin{tikzpicture}[>=latex,line join=bevel,automaton,baseline=(A.base)]
@@ -2852,19 +2853,20 @@ et
De façon plus formelle, considérons un nouvel ensemble d'états $Q' =
(Q_1 \uplus Q_2) \setminus \{q_2\}$ où $\uplus$ désigne la réunion
disjointe. On définit alors l'automate $A'$ dont l'ensemble d'états
-est $Q'$, l'état initial est $q_1$, les états finaux $F' = F_2$, et la
-relation de transition $\delta$ est la réunion de $\delta_1$, de
-l'ensemble des triplets $(q,x,q') \in \delta_2$ tels que $q\neq q_2$,
-et enfin de l'ensemble des triplets $(q,x,q')$ tels que $(q_2,x,q')
-\in \delta_2$ et que $q\in F_1$.
+est $Q'$, l'état initial est $q_1$, l'ensemble $F'$ des états finaux
+est $F_2$ si $q_2$ n'était pas final dans $A_2$ et $F_1 \cup F_2$ si
+$q_2$ était final dans $A_2$, la relation de transition $\delta'$
+est la réunion de $\delta_1$, de l'ensemble des triplets $(q,x,q') \in
+\delta_2$ tels que $q\neq q_2$, et enfin de l'ensemble des triplets
+$(q,x,q')$ tels que $(q_2,x,q') \in \delta_2$ et que $q\in F_1$.
(\emph{Remarque : } De façon équivalente, on peut fabriquer $A'$ en
ajoutant d'abord à la réunion disjointe de $A_1$ et $A_2$ une
-ε-transition de chaque état final de $A_1$ vers $q_2$, puis en
-éliminant les ε-transitions qu'on vient d'ajouter
-(cf. \ref{removal-of-epsilon-transitions}) ainsi que l'état $q_2$
-devenu inutile. Cela donne le même résultat que ce qui vient d'être
-dit.)
+ε-transition de chaque état final de $A_1$ vers $q_2$ (qui cesse
+d'être initial), puis en éliminant les ε-transitions qu'on vient
+d'ajouter (cf. \ref{removal-of-epsilon-transitions}) ainsi que l'état
+$q_2$ devenu inutile. Cela donne le même résultat que ce qui vient
+d'être dit.)
Il est alors clair qu'un chemin de l'état initial $q_1$ à un état
final dans cet automate $A'$ consiste en un chemin de $q_1$ à un état
@@ -3639,21 +3641,35 @@ Symboliquement :
\end{tikzpicture}
\end{center}
-Cette transformation doit être effectuée \emph{simultanément pour
- toute paire} $(q_1,q_2)$ d'états de $A$ pour laquelle
-$q_1\not\in\{q,q_\infty\}$ et $q_2\not\in\{q,q_0\}$ : pour chaque
-telle paire, on remplace l'étiquette de la transition $r_{12}$ entre
-eux par $(r_{12}|r_1(s){*}r_2)$. Ceci ne change pas le fonctionnement
-de l'automate, car tout chemin dans $A$ peut être remplacé par un
-chemin dans $A'$ en effaçant simplement les $q$ (si on considère
-$q_1$ et $q_2$ les états avant un bloc de $q$ dans le chemin, on
-voit que le chemin $q_1 \to q \to q \to \cdots \to q \to q_2$ peut se
-transformer en $q_1 \to q_2$ en consommant un mot qui vérifie
-l'expression rationnelle $(r_{12}|r_1(s){*}r_2)$).
-
-En éliminant (dans n'importe quel ordre) tous les états autres que
-$q_0$ et $q_\infty$, on aboutit ainsi à un automate ayant une unique
-transition $(q_0,r,q_\infty)$, qui est donc essentiellement
+Pour éliminer l'état $q$, cette transformation doit être effectuée
+\emph{simultanément pour toute paire} $(q_1,q_2)$ d'états de $A$ (avec
+$q_1\not\in\{q,q_\infty\}$ et $q_2\not\in\{q,q_0\}$) pour laquelle il
+existe une transition de $q_1$ vers $q$ et une transition de
+$q$ vers $q_2$, \emph{y compris} s'il n'y avait pas déjà une
+transition de $q_1$ vers $q_2$, et \emph{y compris} si $q_1=q_2$ :
+pour \emph{chaque} telle paire, on remplace l'étiquette de la
+transition $r_{12}$ entre eux par $(r_{12}|r_1(s){*}r_2)$. (On
+prendra garde aux cas particuliers suivants : si la transition de $q$
+vers lui-même n'existait pas, ce qui revient à prendre $s=\bot$, alors
+on remplace la transition $r_{12}$ par $(r_{12}|r_1 r_2)$ en vertu du
+fait que $(\bot){*}$ est équivalente à $\underline{\varepsilon}$ ; et
+si la transition de $q_1$ vers $q_2$ n'existait pas, ce qui revient à
+prendre $r_{12}=\bot$, alors on la crée avec l'étiquette
+$r_1(s){*}r_2$ ; et bien sûr, en combinant ces deux cas particuliers,
+s'il n'y avait ni transition de $q$ vers lui-même ni de
+$q_1$ vers $q_2$, on crée cette dernière avec l'étiquette $r_1 r_2$.)
+
+La transformation qui vient d'être décrite ne change pas le
+fonctionnement de l'automate, car tout chemin dans $A$ peut être
+remplacé par un chemin dans $A'$ en effaçant simplement les $q$ (si on
+considère $q_1$ et $q_2$ les états avant un bloc de $q$ dans le
+chemin, on voit que le chemin $q_1 \to q \to q \to \cdots \to q \to
+q_2$ peut se transformer en $q_1 \to q_2$ en consommant un mot qui
+vérifie l'expression rationnelle $(r_{12}|r_1(s){*}r_2)$).
+
+En éliminant (successivement dans n'importe quel ordre) tous les états
+autres que $q_0$ et $q_\infty$, on aboutit ainsi à un automate ayant
+une unique transition $(q_0,r,q_\infty)$, qui est donc essentiellement
l'expression rationnelle $r$.
\end{proof}
@@ -4271,7 +4287,7 @@ Voici comment on peut le mettre en œuvre de façon plus concrète :
état inaccessible}} (si nécessaire, déterminiser l'automate s'il
n'est pas déterministe, le compléter s'il est incomplet, et
supprimer les états inaccessibles s'il y en a) ;
-\item appeler $\Pi$ la partition des automates en deux classes : les
+\item appeler $\Pi$ la partition des états en deux classes : les
états finaux d'un côté, et les non-finaux de l'autre ;
\item répéter l'opération suivante tant que la partition $\Pi$
change : pour chaque classe $C$ de $\Pi$ et chaque lettre $x \in
@@ -5028,7 +5044,7 @@ langage $L(G)$ que la précédente (elle est donc faiblement équivalente
l'alphabet $\Sigma = \{a,b\}$, considérons la grammaire (d'axiome $S$)
\[
\begin{aligned}
-S &\rightarrow U \;|\; V \;|\; \varepsilon\\
+S &\rightarrow U \;|\; V\\
U &\rightarrow aUb \;|\; ab\\
V &\rightarrow aVbb \;|\; abb\\
\end{aligned}
@@ -5154,8 +5170,8 @@ Un raisonnement analogue montre que la grammaire $G'$ donnée par
\[
\begin{aligned}
S &\rightarrow aUbS \;|\; bVaS \;|\; \varepsilon\\
-U &\rightarrow aUbU\\
-V &\rightarrow bVaV\\
+U &\rightarrow aUbU \;|\; \varepsilon\\
+V &\rightarrow bVaV \;|\; \varepsilon\\
\end{aligned}
\]
engendre le même langage $L = \{w \in\Sigma^* : |w|_a = |w|_b\}$ que
@@ -6088,7 +6104,7 @@ construits (et éventuellement les arbres eux-mêmes).
\subsection{Présentation générale}
\thingy\textbf{Discussion préalable.} On s'intéresse ici à la question
-de savoir ce qu'un \defin{algorithme} peut ou ne peut pas faire.
+de savoir ce qu'un \defin[algorithme (en calculabilité)]{algorithme} peut ou ne peut pas faire.
Pour procéder de façon rigoureuse, il faudrait formaliser la notion
d'algorithme (par exemple à travers le concept de machine de Turing) :
on a préféré rester informel sur cette définition — par exemple « un
@@ -6266,7 +6282,7 @@ temps fini, et calcule (renvoie) $f(n)$.
\smallskip
On dit qu'un ensemble $A \subseteq \mathbb{N}$ (un « langage »,
-cf. \ref{computability-all-data-are-integers}) est \defin{décidable}
+cf. \ref{computability-all-data-are-integers}) est \defin[décidable (langage)]{décidable}
(ou \index{calculable (langage)|see{décidable}}« calculable » ou
\index{récursif (langage)|see{décidable}}« récursif ») lorsque sa
fonction indicatrice $\mathbf{1}_A \colon \mathbb{N} \to \mathbb{N}$
@@ -7766,6 +7782,243 @@ l'expression.)
\end{corrige}
%
+
+\exercice
+
+Dans cet exercice, on pose $\Sigma = \{a,b\}$.
+
+On considère l'expression rationnelle $r$ suivante : $(ab|ba){*}$ (sur
+l'alphabet $\Sigma$). On appelle $L := L(r)$ le langage qu'elle
+dénote.
+
+(0) Donner quatre exemples de mots de $L$ et quatre exemples de mots
+n'appartenant pas à $L$.
+
+\begin{corrige}
+Par exemple, les mots $\varepsilon$, $ab$, $ba$ et $abba$
+appartiennent à $L$. Les mots $a$, $b$, $aa$ et $aba$ n'appartiennent
+pas à $L$.
+\end{corrige}
+
+(1) Traiter l'une \emph{ou} l'autre des questions suivantes :
+(i) construire l'automate de Glushkov $\mathscr{A}_1$ de $r$ ;
+(ii) construire l'automate de Thompson de $r$, puis éliminer les
+transitions spontanées (= $\varepsilon$-transitions) de ce dernier (on
+retirera les états devenus inutiles) : on appellera $\mathscr{A}_1$
+l'automate ainsi obtenu.
+
+\begin{corrige}
+L'automate $\mathscr{A}_1$ obtenu est le suivant :
+\begin{center}
+\begin{tikzpicture}[>=latex,line join=bevel,automaton]
+\node (S0) at (0bp,0bp) [draw,circle,state,initial,final,accepting below] {$0$};
+\node (S1) at (70bp,35bp) [draw,circle,state] {$1$};
+\node (S2) at (70bp,-35bp) [draw,circle,state] {$2$};
+\node (S3) at (150bp,35bp) [draw,circle,state,final] {$3$};
+\node (S4) at (150bp,-35bp) [draw,circle,state,final] {$4$};
+\draw [->] (S0) -- node[auto,near end] {$a$} (S1);
+\draw [->] (S0) -- node[auto,below] {$b$} (S2);
+\draw [->] (S1) -- node[auto,below] {$b$} (S3);
+\draw [->] (S2) -- node[auto] {$a$} (S4);
+\draw [->] (S3) -- node[auto,above,very near end] {$b$} (S2);
+\draw [->] (S4) -- node[auto,very near end] {$a$} (S1);
+\draw [->] (S3) to[out=135,in=45] node[auto,above] {$a$} (S1);
+\draw [->] (S4) to[out=225,in=315] node[auto] {$b$} (S2);
+\end{tikzpicture}
+\end{center}
+C'est l'automate de Glushkov. Si on commence par construire
+l'automate de Thompson, on obtient le suivant (à $12$ états) :
+\begin{center}
+\scalebox{0.70}{%
+\begin{tikzpicture}[>=latex,line join=bevel,automaton]
+\node (S0) at (0bp,0bp) [draw,circle,state,initial] {};
+\node (S0u) at (60bp,0bp) [draw,circle,state] {};
+\node (S0a) at (120bp,40bp) [draw,circle,state] {};
+\node (S1) at (180bp,40bp) [draw,circle,state] {};
+\node (S1u) at (240bp,40bp) [draw,circle,state] {};
+\node (S3) at (300bp,40bp) [draw,circle,state] {};
+\node (S0b) at (120bp,-40bp) [draw,circle,state] {};
+\node (S2) at (180bp,-40bp) [draw,circle,state] {};
+\node (S2u) at (240bp,-40bp) [draw,circle,state] {};
+\node (S4) at (300bp,-40bp) [draw,circle,state] {};
+\node (SF) at (360bp,0bp) [draw,circle,state] {};
+\node (SFu) at (420bp,0bp) [draw,circle,state,final] {};
+\draw [->] (S0) -- (S0u);
+\draw [->] (S0u) -- (S0a);
+\draw [->] (S0a) -- node[auto] {$a$} (S1); \draw [->] (S1) -- (S1u);
+\draw [->] (S1u) -- node[auto] {$b$} (S3); \draw [->] (S3) -- (SF);
+\draw [->] (S0u) -- (S0b);
+\draw [->] (S0b) -- node[auto] {$b$} (S2); \draw [->] (S2) -- (S2u);
+\draw [->] (S2u) -- node[auto] {$a$} (S4); \draw [->] (S4) -- (SF);
+\draw [->] (SF) -- (SFu);
+\draw [->] (SF) to[out=90,in=0] (210bp,70bp) to[out=180,in=90] (S0u);
+\draw [->] (S0) to[out=270,in=180] (120bp,-70bp) -- (300bp,-70bp) to[out=0,in=270] (SFu);
+\end{tikzpicture}
+}
+\end{center}
+(où toutes les flèches non étiquetées sont des transitions spontanées,
+c'est-à-dire qu'il faut les imaginer étiquetées par $\varepsilon$) qui
+par élimination des transitions spontanées donne celui $\mathscr{A}_1$
+qu'on a tracé au-dessus (les seuls états qui subsistent après
+élimination des transitions spontanées sont l'état initial et les
+quatre états auxquels aboutissent une transition non spontanée).
+\end{corrige}
+
+(2) À partir de $\mathscr{A}_1$, construire un automate fini
+déterministe complet reconnaissant $L$. On appellera $\mathscr{A}_2$
+l'automate en question.
+
+\begin{corrige}
+L'automate $\mathscr{A}_1$ est déterministe incomplet : il s'agit donc
+simplement de lui ajouter un état « puits » pour le rendre complet, ce
+qui donne l'automate $\mathscr{A}_2$ suivant :
+\begin{center}
+\begin{tikzpicture}[>=latex,line join=bevel,automaton]
+\node (S0) at (0bp,0bp) [draw,circle,state,initial,final,accepting below] {$0$};
+\node (S1) at (70bp,35bp) [draw,circle,state] {$1$};
+\node (S2) at (70bp,-35bp) [draw,circle,state] {$2$};
+\node (S3) at (150bp,35bp) [draw,circle,state,final] {$3$};
+\node (S4) at (150bp,-35bp) [draw,circle,state,final] {$4$};
+\node (Sink) at (220bp,0bp) [draw,circle,state] {$\bot$};
+\draw [->] (S0) -- node[auto,near end] {$a$} (S1);
+\draw [->] (S0) -- node[auto,below] {$b$} (S2);
+\draw [->] (S1) -- node[auto] {$b$} (S3);
+\draw [->] (S2) -- node[auto,below] {$a$} (S4);
+\draw [->] (S3) -- node[auto,above,very near end] {$b$} (S2);
+\draw [->] (S4) -- node[auto,very near end] {$a$} (S1);
+\draw [->] (S3) to[out=135,in=45] node[auto,above] {$a$} (S1);
+\draw [->] (S4) to[out=225,in=315] node[auto] {$b$} (S2);
+\draw [->] (S1) -- node[auto,very near end] {$a$} (Sink);
+\draw [->] (S2) -- node[auto,below,very near end] {$b$} (Sink);
+\draw [->] (Sink) to[loop right] node[auto] {$a,b$} (Sink);
+\end{tikzpicture}
+\end{center}
+\vskip-\baselineskip\vskip-1ex\strut
+\end{corrige}
+
+(3) Minimiser l'automate $\mathscr{A}_2$. On appellera
+$\mathscr{A}_3$ l'automate canonique ainsi obtenu.
+
+(On obtient un automate ayant $4$ états.)
+
+\begin{corrige}
+L'algorithme de minimisation identifie les trois états finaux
+($0,3,4$) de l'automate $\mathscr{A}_2$, ce qui donne
+l'automate $\mathscr{A}_3$ suivant (on note $0$ pour l'état résultant
+de l'identification de $0,3,4$) :
+\begin{center}
+\begin{tikzpicture}[>=latex,line join=bevel,automaton]
+\node (S0) at (0bp,0bp) [draw,circle,state,initial,final,accepting below] {$0$};
+\node (S1) at (70bp,35bp) [draw,circle,state] {$1$};
+\node (S2) at (70bp,-35bp) [draw,circle,state] {$2$};
+\node (Sink) at (140bp,0bp) [draw,circle,state] {$\bot$};
+\draw [->] (S0) to[out=75,in=180] node[auto,near end] {$a$} (S1);
+\draw [->] (S0) to[out=285,in=180] node[auto,below] {$b$} (S2);
+\draw [->] (S1) to[out=270,in=15] node[auto,above] {$b$} (S0);
+\draw [->] (S2) to[out=90,in=345] node[auto] {$a$} (S0);
+\draw [->] (S1) -- node[auto,near end] {$a$} (Sink);
+\draw [->] (S2) -- node[auto,below,near end] {$b$} (Sink);
+\draw [->] (Sink) to[loop right] node[auto] {$a,b$} (Sink);
+\end{tikzpicture}
+\end{center}
+\vskip-\baselineskip\vskip-1ex\strut
+\end{corrige}
+
+(4) Construire un automate $\mathscr{A}_4$ reconnaissant le langage $M
+:= \Sigma^*\setminus L$ complémentaire de $L$.
+
+\begin{corrige}
+L'automate $\mathscr{A}_3$ étant un automate fini déterministe complet
+reconnaissant $L$, il suffit de marquer finaux les états non-finaux et
+vice versa pour obtenir l'automate $\mathscr{A}_4$ suivant :
+\begin{center}
+\begin{tikzpicture}[>=latex,line join=bevel,automaton]
+\node (S0) at (0bp,0bp) [draw,circle,state,initial] {$0$};
+\node (S1) at (70bp,35bp) [draw,circle,state,final,accepting above] {$1$};
+\node (S2) at (70bp,-35bp) [draw,circle,state,final,accepting below] {$2$};
+\node (Sink) at (140bp,0bp) [draw,circle,state,final,accepting below] {$\bot$};
+\draw [->] (S0) to[out=75,in=180] node[auto,near end] {$a$} (S1);
+\draw [->] (S0) to[out=285,in=180] node[auto,below] {$b$} (S2);
+\draw [->] (S1) to[out=270,in=15] node[auto,above] {$b$} (S0);
+\draw [->] (S2) to[out=90,in=345] node[auto] {$a$} (S0);
+\draw [->] (S1) -- node[auto,near end] {$a$} (Sink);
+\draw [->] (S2) -- node[auto,below,near end] {$b$} (Sink);
+\draw [->] (Sink) to[loop right] node[auto] {$a,b$} (Sink);
+\end{tikzpicture}
+\end{center}
+\vskip-\baselineskip\vskip-1ex\strut
+\end{corrige}
+
+(5) En appliquant à $\mathscr{A}_4$ la méthode d'élimination des
+états, déterminer une expression rationnelle dénotant le langage $M$.
+
+\begin{corrige}
+Pour appliquer la méthode d'élimination des états, on commence par
+modifier l'automate pour avoir un unique état initial $I$, qui ne soit
+pas final, et qui n'ait aucune transition qui y aboutisse, et un
+unique état final $F$, qui ne soit pas initial, et sans aucune
+transition qui en part :
+\begin{center}
+\begin{tikzpicture}[>=latex,line join=bevel,automaton]
+\node (SI) at (-70bp,0bp) [draw,circle,state,initial] {$I$};
+\node (S0) at (0bp,0bp) [draw,circle,state] {$0$};
+\node (S1) at (70bp,35bp) [draw,circle,state] {$1$};
+\node (S2) at (70bp,-35bp) [draw,circle,state] {$2$};
+\node (Sink) at (140bp,0bp) [draw,circle,state] {$\bot$};
+\node (SF) at (210bp,0bp) [draw,circle,state,final] {$F$};
+\draw [->] (SI) -- node[auto] {$\underline{\varepsilon}$} (S0);
+\draw [->] (S0) to[out=75,in=180] node[auto,near end] {$a$} (S1);
+\draw [->] (S0) to[out=285,in=180] node[auto,below] {$b$} (S2);
+\draw [->] (S1) to[out=270,in=15] node[auto,above] {$b$} (S0);
+\draw [->] (S2) to[out=90,in=345] node[auto] {$a$} (S0);
+\draw [->] (S1) -- node[auto,near end] {$a$} (Sink);
+\draw [->] (S2) -- node[auto,below,near end] {$b$} (Sink);
+\draw [->] (Sink) to[loop above] node[auto] {$a|b$} (Sink);
+\draw [->] (S1) to[out=15,in=135] node[auto,near end] {$\underline{\varepsilon}$} (SF);
+\draw [->] (S2) to[out=345,in=225] node[auto,near end] {$\underline{\varepsilon}$} (SF);
+\draw [->] (Sink) -- node[auto] {$\underline{\varepsilon}$} (SF);
+\end{tikzpicture}
+\end{center}
+On élimine ensuite l'état $\bot$ :
+\begin{center}
+\begin{tikzpicture}[>=latex,line join=bevel,automaton]
+\node (SI) at (-70bp,0bp) [draw,circle,state,initial] {$I$};
+\node (S0) at (0bp,0bp) [draw,circle,state] {$0$};
+\node (S1) at (70bp,35bp) [draw,circle,state] {$1$};
+\node (S2) at (70bp,-35bp) [draw,circle,state] {$2$};
+\node (SF) at (210bp,0bp) [draw,circle,state,final] {$F$};
+\draw [->] (SI) -- node[auto] {$\underline{\varepsilon}$} (S0);
+\draw [->] (S0) to[out=75,in=180] node[auto,near end] {$a$} (S1);
+\draw [->] (S0) to[out=285,in=180] node[auto,below] {$b$} (S2);
+\draw [->] (S1) to[out=270,in=15] node[auto,above] {$b$} (S0);
+\draw [->] (S2) to[out=90,in=345] node[auto] {$a$} (S0);
+\draw [->] (S1) to[out=15,in=135] node[auto,near end] {$\underline{\varepsilon}|a(a|b){*}$} (SF);
+\draw [->] (S2) to[out=345,in=225] node[auto,near end] {$\underline{\varepsilon}|b(a|b){*}$} (SF);
+\end{tikzpicture}
+\end{center}
+Puis les états $1$ et $2$ peuvent être éliminés simultanément :
+\begin{center}
+\begin{tikzpicture}[>=latex,line join=bevel,automaton]
+\node (SI) at (-70bp,0bp) [draw,circle,state,initial] {$I$};
+\node (S0) at (0bp,0bp) [draw,circle,state] {$0$};
+\node (SF) at (210bp,0bp) [draw,circle,state,final] {$F$};
+\draw [->] (SI) -- node[auto] {$\underline{\varepsilon}$} (S0);
+\draw [->] (S0) -- node[auto] {$a(\underline{\varepsilon}|a(a|b){*})|b(\underline{\varepsilon}|b(a|b){*})$} (SF);
+\draw [->] (S0) to[loop above] node[auto] {$ab|ba$} (S0);
+\end{tikzpicture}
+\end{center}
+Et l'expression rationnelle finalement obtenue est la suivante :
+\[
+(ab|ba){*}(a(\underline{\varepsilon}|a(a|b){*})|b(\underline{\varepsilon}|b(a|b){*}))
+\]
+On pouvait aussi donner, entre autres choses :
+\[
+(ab|ba){*}(a|aa(a|b){*}|b|bb(a|b){*})
+\]
+(obtenue en éliminant les états $1$ et $2$ avant $\bot$).
+\end{corrige}
+
+%
%
%
@@ -8666,6 +8919,61 @@ sont de la forme $S \Rightarrow baS \Rightarrow babaS \Rightarrow
\exercice
+On rappelle la définition du problème de l'arrêt : c'est l'ensemble
+$H$ des couples\footnote{Pour être rigoureux, on a fixé un codage
+ permettant de représenter les programmes $e$, les entrées $x$ à ces
+ programmes, et les couples $(e,x)$, comme des éléments
+ de $\mathbb{N}$ (ou bien de $\Sigma^*$ sur un alphabet
+ $\Sigma\neq\varnothing$ arbitraire). Il n'est pas nécessaire de
+ faire apparaître ce codage dans la description des algorithmes
+ proposés, qui peut rester informelle.} $(e,x)$ formés d'un programme
+(=algorithme) $e$ et d'une entrée $x$, tels que l'exécution du
+programme $e$ sur l'entrée $x$ termine en temps fini. On a vu en
+cours que $H$ était semi-décidable mais non décidable\footnote{Une
+ variante consiste à considérer l'ensemble des $e$ tels que $e$
+ termine sur l'entrée $e$ : l'ensemble $H$ qu'on vient de définir s'y
+ ramène facilement.}.
+
+On considère l'ensemble $H'$ des triplets $(e_1,e_2,x)$ tels que
+$(e_1,x) \in H$ \emph{ou bien} $(e_2,x) \in H$ (ou les deux).
+Autrement dit, au moins l'un des programmes $e_i$ termine en temps
+fini quand on l'exécute sur l'entrée $x$.
+
+(1) L'ensemble $H'$ est-il semi-décidable ?
+
+\begin{corrige}
+Nous allons montrer que $H'$ est semi-décidable.
+
+Considérons l'algorithme suivant : donné en entrée un triplet
+$(e_1,e_2,x)$, on exécute en parallèle, en fournissant à chacun
+l'entrée $x$, les programmes (codés par) $e_1$ et $e_2$ (au moyen
+d'une machine universelle), et en s'arrêtant immédiatement si l'un des
+deux s'arrête, et on renvoie alors « vrai ». Manifestement, cet
+algorithme termine (en renvoyant « vrai ») si et seulement si
+$(e_1,e_2,x) \in H'$, ce qui montre que $H'$ est semi-décidable.
+\end{corrige}
+
+(2) L'ensemble $H'$ est-il décidable ?
+
+\begin{corrige}
+Nous allons montrer que $H'$ n'est pas décidable.
+
+Supposons par l'absurde qu'il existe un algorithme $T$ qui
+décide $H'$. Soit $e'$ (le code d')un programme quelconque qui
+effectue une boucle infinie (quelle que soit son entrée) : comme $e'$
+ne termine jamais, un triplet $(e,e',x)$ appartient à $H'$ si et
+seulement si $(e,x)$ appartient à $H$. Considérons maintenant
+l'algorithme suivant : donné en entrée un couple $(e,x)$, on applique
+l'algorithme $T$ supposé exister pour décider si $(e,e',x) \in H'$ ;
+comme on vient de l'expliquer, ceci équivaut à $(e,x) \in H$. On a
+donc fabriqué un algorithme qui décide $H$, ce qui est impossible,
+d'où la contradiction annoncée.
+\end{corrige}
+
+%
+
+\exercice
+
Soit $\Sigma$ un alphabet (fini, non vide) fixé. Les questions
suivantes sont indépendantes (mais on remarquera leur parallélisme).
Ne pas hésiter à décrire les algorithmes de façon succincte et
@@ -8950,7 +9258,7 @@ termine en renvoyant vrai (sinon, bien sûr, on ne termine pas).
Pour semi-décider $L_1\cap L_2$, en revanche, il n'y a pas de raison
de procéder en parallèle : on lance d'abord $T_1$ sur le mot $w$ à
-tester : si $T_1$ termine, on lance ensuite $T_1$ sur le même mot : si
+tester : si $T_1$ termine, on lance ensuite $T_2$ sur le même mot : si
$T_2$ termine et renvoie vrai, on renvoie vrai ; si l'un des deux
algorithmes $T_i$ lancés séquentiellement ne termine pas, bien sûr, le
calcul dans son ensemble ne terminera pas.