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author | David A. Madore <david@procyon.(none)> | 2010-05-24 23:43:50 +0200 |
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committer | David A. Madore <david@procyon.(none)> | 2010-05-24 23:43:50 +0200 |
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Regular functions on projective space, and start introducing the canonical sheaf.
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-rw-r--r-- | notes-geoalg.tex | 66 |
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diff --git a/notes-geoalg.tex b/notes-geoalg.tex index 26a973f..212dfe2 100644 --- a/notes-geoalg.tex +++ b/notes-geoalg.tex @@ -1998,11 +1998,13 @@ $(1:x_1:\cdots:x_d)$ de $\mathbb{P}^d$, tandis que les points de la forme $(0:x_1:\ldots:x_d)$ sont appelés « points à l'infini » (et collectivement, « hyperplan à l'infini »). On peut donc écrire $\mathbb{P}^d(k) = \mathbb{A}^d(k) \cup \mathbb{P}^{d-1}(k)$ (réunion -disjointe des points où $x_0 \neq 0$ et des points où $x_0 = 0$) ; -moralement, on aura envie que $\mathbb{A}^d$ soit un ouvert -dans $\mathbb{P}^d$ et $\mathbb{P}^{d-1}$ son fermé complémentaire. -Noter que le choix de $x_0$ est arbitraire : on peut voir -$\mathbb{P}^d$ comme réunion de $d+1$ espaces affines $\mathbb{A}^d$. +disjointe de l'ensemble $Z(x_0)(k)$ des points où $x_0 \neq 0$ et de +celui $D(x_0)(k)$ des points où $x_0 = 0$) ; moralement, on aura envie +que $\mathbb{A}^d$ soit un ouvert dans $\mathbb{P}^d$ et +$\mathbb{P}^{d-1}$ son fermé complémentaire. Noter que le choix de +$x_0$ est arbitraire : on peut voir $\mathbb{P}^d$ comme réunion de +$d+1$ espaces affines $\mathbb{A}^d$ (à savoir +$D(x_0),\ldots,D(x_d)$). \smallbreak @@ -2042,7 +2044,7 @@ un élément de $\mathbb{P}^d(A)$ qu'il est naturel de noter $(x_0:\cdots:x_d)$, à savoir, en utilisant la définition précédente $x_{ij} = y_i x_j$. Sur certains anneaux particuliers (par exemple, tout anneau intègre factoriel, par exemple $k[t_1,\ldots,t_s]$, ou -encore $\mathbb{Z}$), tout élément de $\mathbb{P}^n(A)$ peut, en fait, +encore $\mathbb{Z}$), tout élément de $\mathbb{P}^d(A)$ peut, en fait, s'écrire sous cette forme, mais ce n'est pas vrai en général (quoiqu'il soit un peu difficile de donner un contre-exemple\footnote{En voici un : si $A = \mathbb{Z}[\sqrt{-5}]$ @@ -2140,6 +2142,58 @@ Si $k$ est un corps algébriquement clos : % +\subsection{Fonctions régulières sur l'espace projectif} + +On veut voir $D(x_0) = \{x_0\neq 0\}$ comme un espace +affine $\mathbb{A}^d$ dans $\mathbb{P}^d$ (ici sur $k$). On sait +quelles sont les fonctions régulières dessus : ce sont les polynômes +sur $k$ en $d$ variables, qu'on doit ici considérer comme +$\frac{x_1}{x_0},\ldots,\frac{x_d}{x_0}$. De façon équivalente, il +s'agit de fractions rationnelles de la forme $\frac{h}{x_0^\ell}$ avec +$h \in k[x_0,\ldots,x_d]$ homogène de degré $\ell$. Plus +généralement, on veut définir les fonctions régulières sur $D(f)$ +dans $\mathbb{P}^d$ (où $f$ est homogène de degré $D$, disons) comme +les fractions rationnelles de la forme $\frac{h}{f^r}$ avec $h$ +homogène de degré $rD$ (ce qui assure que (1) l'évaluation d'une telle +fonction sur un élément de $\mathbb{P}^d(k)$ a un sens lorsque cet +élément appartient à $D(f)$, et (2) elle ne dépend pas du représentant +choisi). + +De façon peut-être surprenante, on en arrive donc à ce que les +fonctions régulières sur $\mathbb{P}^d$ \emph{tout entier} sont +uniquement les constantes. De fait, on pourrait montrer que c'est +inévitable avec les exigences qu'on a sur les variétés +algébriques\footnote{Ou encore : puisqu'une fonction régulière sur + $\mathbb{P}^d$ est censée être la même chose qu'un morphisme + $\mathbb{P}^d \to \mathbb{A}^1$, la seule façon de définir une + application $\mathbb{P}^d(A) \to \mathbb{A}^1(A)$ pour toute + $k$-algèbre $A$, de façon compatible aux changements d'anneaux $A + \to A'$, consiste à prendre la fonction constante valant un élément + de $k$, toujours le même.} : notamment, si on recouvre +$\mathbb{P}^d$ par les $d+1$ ouverts affines $D(x_i)$ (pour +$i=0,\ldots,d$), la seule façon de se donner une fonction régulière +sur chacune qui coïncident aux intersections est d'avoir une constante +(toujours la même) sur chaque ouvert. + +Ceci ne constitue pas une contradiction (mais prouve que +$\mathbb{P}^d$ ne saurait être affine). Cependant, pour garder +l'information des polynômes homogènes non constants, il est utile de +définir aussi : +\begin{defn} +Si $\ell \in \mathbb{Z}$, une \textbf{section de $\mathcal{O}(\ell)$} +sur $D(f)$ dans $\mathbb{P}^d$ (où $f$ est un polynôme homogène de +degré $D$) est, par définition, une fraction rationnelle de la forme +$\frac{h}{f^r}$ avec $h$ homogène de degré $rD+\ell$. (Quand $\ell = +0$, il s'agit donc simplement d'une fonction régulière.) +\end{defn} +En particulier, les sections globales de $\mathcal{O}(\ell)$, +c'est-à-dire, sur $\mathbb{P}^d$ tout entier, n'existent pas si +$\ell<0$, et sont les polynômes homogènes de degré $\ell$ en +$t_0,\ldots,t_d$ si $\ell \geq 0$ (pour $\ell=0$, il n'y a que les +constantes). + + +% % % |